Revue de presse MONUC du lundi 7 mars 2005

23 fév 2009

Revue de presse MONUC du lundi 7 mars 2005

La presse parue à Kinshasa ce lundi 7 mars 2005 évoque « la démission » du chef de la MONUC, William Swing, et critique l'opération en Ituri ainsi que les mesures de restriction appliquées contre le personnel de la MONUC dans le cadre de la lutte contre les abus sexuels.
« William Swing démissionne », titre L'Observateur. Le journal affirme que « selon des informations en provenance de New York, le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing, a présenté sa démission hier dans la soirée au Secrétaire Général Kofi Annan ». L'Observateur précise que « M. Swing a démissionné après l'audition par le Conseil de Sécurité de son rapport sur la situation en Ituri et l'affaire des abus sexuels commis par les Casques bleus de la MONUC ».
Le Potentiel affirme qu'il y a déjà « deux candidats pour remplacer William Swing » : l'Américaine Melissa Wells et l'Ivoirien Amara Essy. Analysant les chances des « candidats », Le Potentiel écrit : « les atouts de Melissa Wells résident dans le fait qu'en sa qualité de diplomate américaine, elle connaît bien la région'Dans la mesure où ce sont les Etats-Unis qui supportent la plus grosse partie de la facture de la MONUC, il est fort probable que Washington pèse de tout son poids dans la désignation du successeur de Swing ». « Quant à Amara Essy, écrit Le Potentiel, il demeure l'une des personnalités africaines les mieux écoutées dans les couloirs des Nations Unies où il se dit que l'Ivoirien est soutenu par la France » précise le quotidien qui décèle dans ce jeu d'influences « cette histoire d'intérêts qui suscitent des contradictions internes, lesquels minent l'action de la MONUC ».

« La MONUC est dans la tourmente » écrit Le Phare. « La mission de l'ONU en République Démocratique du Congo n'a pas encore fini de se dépêtrer de son opération coup de poing effectuée en début de semaine dernière à Loga » écrit le quotidien. Pour Le Phare « au-delà du bilan toujours controversé ce qui fait débat aujourd'hui est l'accusation selon laquelle l'opération de la MONUC a débouché sur la mort de plusieurs civils particulièrement des femmes et des enfants ». Le quotidien affirme que « cette accusation est lancée par des ressortissants Lendu, ethnie dont sont issus la majorité des membres du Front des Nationalistes intégrationnistes, FNI ». Selon Le Phare, les ressortissants Lendu exigent une « enquête internationale indépendante».

Le journal parle « des nouvelles violations des droits de l'homme, cette fois à l'encontre tant du personnel de la MONUC que des opérateurs économiques congolais du secteur de la petite et moyenne entreprise.» Le Phare parle ainsi des mesures de restriction qui frappent le personnel de la MONUC, interdisant de fréquenter certaines boîtes de nuit. Le Phare dénonce « le fait que derrière ces mesures de police pourraient se cacher une volonté réelle de discrimination contre les opérateurs « économiques congolais massivement frappes, alors que les night-club et autres terrasses tenus par des expatriés tels que le 36-15 ou encore le Savananah sont épargnés. ». Selon Le Phare, « il se raconte que la plupart des lieux qui ne figurent pas sur la liste de 'l'axe du mal' ont été épargnés à cause du fait qu'ils sont fréquentés par ceux-là mêmes qui ont établi ces listes discriminatoires et qui sous prétexte de conjurer le spectre des abus sexuels commis par des éléments du contingent n'hésitent plus à reproduire contre le personnel civil de la MONUC une sorte d'Archipel du Goulag revue et corrigée à la sauce onusienne ».

La Référence Plus donne la parole à un ministre ressortissant de l'Ituri qui exprime son indignation face aux tueries dans ce district et au fait que l'on se soit attaqué aux casques bleu. « Il est révoltant que l'on reparle des déplacés dont le nombre a atteint plus de 70.000 personnes en deux mois, sans compter les morts en nombre très élevés comme au plus fort moment des affrontements que d'aucuns croyaient révolus » dit le Ministre John Tibasima. « En un mot comme en mille, conclut Le Phare, la MONUC est loin d'être sortie de la dangereuse zone de turbulences qu'elle traverse depuis que le scandale des abus sexuels a été récemment révélé au public».

Le quotidien Le Phare consacre deux pages à un rapport de Human Rights Watch, une ONG américaine, sur les violences sexuelles commises en RD Congo en 2004. Ce rapport, dit Le Phare, montre à quel point les filles et les femmes congolaises de moins de 3 ans à plus de 40 sont violées dans toutes les parties du pays les ex-FAC, les ex-soldats du MLC, du RCD-Goma, du RCD-ML, des Maï-Maï ainsi que des rebelles hutu burundais et rwandais. » Le rapport avance des chiffres : 169 femmes et filles qui avaient subi des violence sexuelles lors des combats de mai et juin ont cherché l'aide au Centre Olame entre juin et septembre 2004. 117 ont dit avoir été attaquées par des combattants des forces de Mutebutsi et Nkunda », écrit Le Phare.

La Référence Plus pour sa part a consacré sa manchette à l'examen de l'avant-projet de Constitution. Le quotidien estime que les travaux se déroulent à un rythme « assez lent ».
et souhaite que « les sénateurs soient privés de télévision ». Selon ce journal, les Sénateurs ont tendance à profiter de la retransmission en direct de leurs débats « pour se mettre en vedette ou profiter de la télé pour faire déjà leur campagne électorale ». Sur le fond, La Référence Plus note que le débat entre les unitaristes et les fédéralistes tourne en faveur des unitaristes plus nombreux que les fédéralistes. Ces derniers « ont obtenu qu'une évaluation de la forme de l'Etat soit faite tous les cinq ans afin d'envisager des mesures correctives » affirme le journal.

L'Avenir exhorte les parlementaires « à faire diligence » car « le peuple a maintenant les yeux braqués sur eux » pour faire avancer le processus électoral alors que « la CEI est déterminée à accomplir sa tâche » écrit La Référence Plus, rendant compte de la Conférence de presse organisée, samedi 5 mars, par le Président de la Commission électorale Indépendante. De cette conférence, L'Avenir a retenu que la « CEI n'a pas saisi le parlement pour la prolongation des élections ».