Stabilisation de l’Est : Il faut des mécanismes de réconciliation

30 oct 2009

Stabilisation de l’Est : Il faut des mécanismes de réconciliation

Kinshasa, le 29 octobre 2009 - La stabilisation reste une grande priorité dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Les enjeux à prendre en considération au retour des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que les attaques récentes des FDLR, ont été au centre de la conférence de presse hebdomadaire de la MONUC du 28 octobre.

La poursuite des mouvements des populations déplacées internes, qui ont besoin de sécurité dans les zones de retour ainsi que les attaques récentes des FDLR ont dominé la conférence de presse de ce jour. Si la MONUC encourage le retour volontaire de ces populations vers leurs milieux d'origine, elle reste attentive, autant que les autorités locales, aux problèmes générés par ces retours, particulièrement aux conflits liés à la terre.

Des mécanismes de réconciliation

En effet, la résolution des conflits liés à la terre étant une nécessité pour éviter un cycle vicieux de conflits qui s'éternisent, la MONUC, le HCR et le Ministre de l'intérieur de la province du Nord Kivu ont, au cours d'une récente rencontre, abordé ce sujet, a annoncé M. Kevin Kennedy, le Directeur de l'Information publique de la MONUC qui animait cette conférence.

Il a ajouté qu'à l'issue de celle-ci, quelques pistes de solutions ont été proposées: Il s'agit notamment de l'amélioration de la communication sur la question des réfugiés entre le gouvernement de la RDC et les pays voisins, de l'établissement des comités locaux de réconciliation prévus par les accords du 23 mars ; de la restauration de l'Etat dans les zones de retour en vue d'améliorer la protection des civils.

Aussi, l'amélioration de la sécurité dans cette partie du pays étant aussi liée aux questions de retour des FDLR dans leur pays, M. Kennedy a illustré sa communication, par quelques progrès réalisés dans ce domaine. Ainsi, la MONUC à travers son bureau DDRRR a fait rapatrier la semaine dernière un nombre significatif de ces combattants étrangers dans leur pays, et cela en l'espace d'une semaine.

Il s'agit de 111 rwandais parmi lesquels se trouvent 64 combattants. La MONUC a rappelé à cet effet que, de janvier 2009 à ce jour, le bureau DDRRR a fait rapatrier 1.695 combattants au Rwanda ainsi que 1.743 personnes à charge. Ce taux de rapatriement selon le bureau DDRR représente plus du double de celui de l'année dernière pour la même période.

Pour ce qui est de la situation sécuritaire, le porte parole militaire de la MONUC a fait état de nombreux incidents survenus la semaine dernière dans plusieurs zones de l'Est. C'est le cas au Nord Kivu où de nombreux incidents ont été enregistrés tant de la part des FDLR que des autres groupes armés. Dans la plupart des cas, les actions des FDLR se résument à des actes de violence et de harcèlement contre les populations civiles.

Pendant ce temps, la MONUC prépare le redéploiement d'autres unités de sa Force vers l'Est et particulièrement vers le Kivu. Selon toujours le Porte parole militaire, le 15 novembre prochain interviendra le redéploiement du bataillon pakistanais forte de 857 éléments, de l'Ituri vers le Sud Kivu. En rappel, 95 pour cent des troupes de la MONUC estimées aujourd'hui à 18 636 hommes sont déjà positionnés à l'Est.

Des renforts continuent d'arriver

Il faut rappeler que dans le cadre du renforcement de sa mission de stabilisation et de sécurisation, et comme recommandé par la résolution 1856 du Conseil de sécurité, des troupes supplémentaires de la Force de la MONUC continuent d'arriver en RDC. Entre les 27 et 29 octobre sont attendus du Bangladesh d'autres soldats qui vont constituer un bataillon de 850 éléments, tandis que 175 autres vont renforcer le génie militaire de la MONUC.

Le 31 octobre, 130 éléments des forces spécialisées jordaniennes arriveront également en RDC. Elles seront suivies, les 5, 9 et 12 novembre des troupes supplémentaires égyptiennes, en plus de 300 déjà stationnées dans le pays, pour former un bataillon de 850 éléments et une compagnie de 150 éléments spécialisés.