Verbatim point de presse- 06-fevrier 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse- 06-fevrier 2008

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- SOUTIEN DE LA MONUC SUITE AU SÉISME DANS LA RÉGION DES GRANDS LACS
- SITUATION MILITAIRE
- SUIVI CONFÉRENCE DE GOMA - RESPECT DU CESSEZ- LE- FEU (MONUC POINT FOCAL)
- RÉUNION GROUPE CONJOINT DE SUIVI DES ENGAGEMENTS DE NAIROBI
- RÉACTION MONUC SUR L'OUVERTURE PROCÈS EN APPEL AFFAIRE SERGE MAHESHE
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
- PARTICIPATION MONUC À L'ÉVACUATION PERSONNEL ONU AU TCHAD

SOUTIEN MONUC SUITE AU SÉISME SURVENU DANS LA REGION DES GRANDS LACS
Dimanche 03 janvier 2008, un fort séisme a affecté aux environs de 09H35 heure locale (07H35 TU), la région des Grands lacs africains et a été ressenti en République démocratique du Congo (RDC) ainsi que dans les pays avoisinants du Rwanda et du Burundi. Selon l'Observatoire volcanologique de Goma, Nord-Kivu, l'épicentre de ce séisme, d'une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter et qui a affecté les villes de Bukavu et de Goma, ainsi que leurs environs, s'est situé à Kabaré, à 20 km au nord de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu, à l'est de la RDC.

Les premiers bilans établis ont fait état de plusieurs des morts et des blessés, dont le nombre exact reste encore à déterminer, ainsi que des dégâts matériels importants, tant en RDC que dans les pays voisins.

Informé de cette catastrophe naturelle, M. Alan Doss, Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la MONUC, la Mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC, a présenté ses condoléances aux populations et aux autorités de toutes les zones des Grands lacs affectées par ce tragique évènement et immédiatement demandé à la MONUC et aux agences des Nations unies présentes dans les provinces du Sud et du Nord Kivu, de prêter toute l'assistance nécessaire aux populations affectées et aux autorités locales de ces provinces.

La MONUC qui fait partie d'une cellule de crise mis sur pied à l'initiative du Gouverneur ad intérim du Sud Kivu, a décidé avec les militaires de la Brigade du Sud Kivu d'appuyer les patrouilles de la Police nationale congolaise (PNC) et celles des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) afin d'assurer la sécurité des habitants et de leurs biens dans la ville de Bukavu.

Par ailleurs, Radio OKAPI, à travers plusieurs émissions a informé la population sur cette catastrophe naturelle et surtout fait passer des messages de recommandations pour que les risques contre la sécurité des personnes ne soient pas accrus. Radio OKAPI a décroché du réseau national pour passer des informations et des recommandations des autorités (Gouverneur ad intérim, Maire ad intérim de la ville) et des experts volcanologues de l'Observatoire volcanologique de Goma et du Centre de Recherche scientifique de Lwiro, non loin de Bukavu.

SITUATION MILITAIRE
La situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo (RDC). A l'exception de quelques escarmouches, globalement, au Nord-Kivu, les signataires de l'acte d'engagement honorent les accords qu'ils ont passés.

En Ituri, le 30 janvier 2008, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont confirmé que le Front de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) avait subi une vingtaine de pertes et une vingtaine de prisonniers depuis le début de l'opération le 16 janvier 2008 dans la région de Tchè. Quatre insurgés du FRPI, y compris un officier, se sont rendus le 2 février 2008 aux FARDC. Dans les dernières 48 heures, 56 autres éléments du FRPI se sont rendus.

En Ituri, toujours, avec l'établissement des bases opérationnelles mobiles à Sejabo et à Kamatsi, la Force de la MONUC surveille de près et coordonne ses activités avec les agences des Nations unies pour fournir une assistance humanitaire aux personnes déplacées dans cette zone de combats.

La reddition du dirigeant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), major Salim Ndjango, le 22 janvier 2008 et les efforts qu'il a produit pour inciter son groupe à se rendre, ont donné des résultats encourageants. Le 31 janvier 2008, un autre dirigeant du groupe dissident du FNI, le major Shabani Kondjijiko, affilié à la branche catholique du FNI, s'est rendu à la Force de la MONUC.

La situation dans la province du Nord-Kivu est restée relativement calme. Des échanges de feu ont cependant eu lieu le 29 janvier 2008 à Rushinga, à l'ouest de Kilolirwe et à Mohito, à l'est de Masisi entre des « Nkundistes » et des éléments Mayi-Mayi, Patriotes résistants congolais (PARECO).

23 combattants et leurs dépendants se sont rendus le 30 janvier 2008 à la Force de la MONUC. Ce groupe était composé de 4 combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), 11 combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et huit dépendants. La Force de la MONUC a poursuivi ses opérations pour la consolidation du processus de paix de Goma, notamment par le déploiement de plusieurs bases opérationnelles mobiles supplémentaires.

Le 1er février 2008 a marqué la fin d'une deuxième session de formation avec la remise de brevets aux nouveaux militaires des FARDC entraînés par la MONUC sur les sites de Rwampara, Nyaleke et Luberezi. En effet, suite à la résolution 1756 (2007) du Conseil de Sécurité, la MONUC conduit un programme de formation de base des FARDC afin de consolider le processus de paix et de stabilité en RDC.

A l'issue du projet pilote mené en mars 2007 sur deux bataillons des FARDC, la formation proprement dite a démarré sous forme de cycles d'instruction d'une durée de trois mois. Chaque session se déroule dans un site de formation situé à l'est du territoire sous la houlette de six équipes d'instructeurs pakistanais et indiens assistés de moniteurs des FARDC. Chacune d'elles est responsable de la formation d'un bataillon. Le programme de formation inclut des cours de leadership, de discipline, de respect de la loi, ainsi que de la tactique du niveau section, compagnie et bataillon.

À ce jour, la MONUC a achevé deux sessions de formation et s'apprête à démarrer la 3ème prévue du 18 février au 4 mai 2008. Les deux premières sessions ont eu le succès escompté avec la formation d'abord de trois puis cinq bataillons intégrés des FARDC. Une montée en puissance est prévue lors de la 3ème session avec la formation simultanée de six bataillons avec toutes leurs unités organiques sur les sites de Nyaleke au Nord-Kivu et de Luberezi au Sud-Kivu. Il convient de souligner que le volume horaire alloué à la formation collective sera plus important que lors des précédentes sessions. Ainsi des exercices tactiques du niveau section, compagnie et bataillon seront menés, ce qui devrait accroître la qualité de l'instruction.

Au terme prévu pour le programme, en 2009, la MONUC aura formé vingt bataillons. Outre l'instruction menée au profit des FARDC, la MONUC fournit un appui logistique conséquent en termes d'alimentation, d'apport en médicaments et en matière de transport. L'implication de la MONUC dans la formation des FARDC constitue une avancée majeure des Nations unies dans le programme de la réforme du secteur de sécurité en République démocratique du Congo.

À l'évidence, cette formation contribue à l'amélioration progressive des capacités professionnelles des FARDC fondées sur une grande cohésion de ses unités, un sens républicain élevé, ainsi que sur l'exemple donné par l'encadrement. C'est un programme de formation efficace qui mérite le soutien permanent des différents acteurs qui appuient cette entreprise.

SUIVI CONFÉRENCE DE GOMA- RESPECT DU CESSEZ- LE- FEU (MONUC POINT FOCAL)
Depuis notre dernière conférence de presse, mercredi dernier, d'importantes discussions ont continué d'avoir lieu entre les autorités congolaises les signataires des Actes d'engagement pour le Nord et le Sud-Kivu avec la facilitation de la MONUC et de la communauté internationale, sur le suivi de la conférence de Goma. Entre le 22 et 31 janvier 2008, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et tous les groupes armés signataires des Actes d'engagement pour le Nord et le Sud-Kivu, agréés le 23 Janvier 2008 à Goma, ont émis des ordres formels de cessation des hostilités.

En ce qui concerne le Nord Kivu, le 31 janvier, afin de favoriser le rétablissement de la confiance entre les différents groupes armés signataires de l'Acte d'engagement pour cette province et en vue de contribuer au maintien du cessez-le-feu, les parties signataires de l'Acte d'engagement ont unanimement accepté que la MONUC assume la fonction de Point Focal chargé de recevoir toutes les allégations de violations du cessez-le-feu, dans l'attente de la mise en place d'un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu par la Sous-commission militaire mixte paix et sécurité, organe subsidiaire de la Commission technique mixte paix et sécurité, dont l'établissement est prévu dans les Actes d'engagement pour le Nord et le Sud Kivu et qui doit être légalement instituée par le Gouvernement. Des dispositions similaires ont été aussi adoptees, le 4 et 5 février 2008, en ce qui concerne le Sud-Kivu

Dans l'attente de l'établissement de ces organes de suivi, la procédure pour rapporter à la MONUC toute information relative à une allégation de violation du cessez-le-feu ou à une menace directe de violation du cessez-le-feu, est la suivante : L'information est immédiatement et directement rapportée à la cellule spéciale de vérification de la MONUC, Point Focal pour le cessez-le-feu, soit par téléphone, soit en informant la base des Casques bleus la plus proche ; La MONUC déclenche alors son dispositif de vérification d'urgence pour mener une enquête initiale dans les plus brefs délais La MONUC recontacte la personne/le groupe qui a fourni l'information relative à l'allégation de la violation du Cessez-le-feu le plus rapidement possible pour faire part des résultats de son enquête. Une réunion est organisée pour examiner les résultats de l'enquête avec la présence de l'ensemble des parties concernées.

RÉUNION DU GROUPE CONJOINT DE SUIVI DES ENGAGEMENTS DE NAIROBI
La Task force du Groupe conjoint de suivi (JMG) qui supervise la mise en œuvre des engagements contenus dans le Communiqué de Nairobi adopté le 9 décembre 2007 entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, a tenu vendredi dernier, 1er février sa septième réunion, au siège de la MONUC Goma. Pour rappel, la création de cette task force a été décidée le samedi 15 décembre 2007 à Goma par le Groupe conjoint de suivi, mis en place conformément au Communiqué de Nairobi et se réunit sur une base hebdomadaire depuis le 22 décembre dernier. Depuis la première réunion de la Task Force, ses travaux se déroulent de manière très constructive. La République démocratique du Congo et le Rwanda se sont tous les deux engagés à tenir les engagements qu'ils ont pris à Nairobi et à mettre tout en œuvre pour parvenir à rapatrier dans leur pays d'origine tous les groupes armés étrangers qui opèrent encore sur le territoire de la RDC. La République démocratique du Congo a débuté la phase de sensibilisation des combattants dans les deux Kivus, en partie en utilisant l'occasion fournie par la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement au Nord et Sud-Kivu mais aussi en établissant des contacts directs avec les différents groupes répartis à l'intérieur des deux provinces.

À travers les travaux du Groupe conjoint de suivi (JMG), la communauté internationale représentée par la MONUC, l'Union Européenne, les Etats-Unis, l'Union Africaine et la Conférence internationale de la région des grands lacs, ont participé aux activités et échanges entrepris de concert par la RDC et le Rwanda. La mise en œuvre du Communiqué de Nairobi est une priorité de la communauté internationale. La MONUC et ses partenaires internationaux continueront à faciliter et à encourager cette initiative. Le Rwanda, la RDC et le reste de la communauté internationale ont tous reconnus que les processus de Nairobi et de Goma sont complémentaires et devaient avancer de manière rigoureuse et parallèle pour qu'une paix durable puisse s'installer à l'Est de la RDC.

RÉACTION MONUC SUR OUVERTURE PROCÈS EN APPEL DANS L'AFFAIRE SERGE MAHESHE
La MONUC se réjouit d'apprendre que la Cour Militaire du Sud Kivu a prévu de commencer le procès en appel sur l'assassinat de Serge Maheshe, ce mercredi 6 février 2008. La MONUC avait exprimé sa vive préoccupation à l'issue du verdict rendu par le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu le 28 août 2007 qui avait condamné à mort quatre civils présumés auteurs et commanditaires de l'acte. La MONUC recommande que toutes les garanties d'un procès juste et équitable soient respectées au cours de la procédure en appel et que tous les éléments de preuves soient exploités. La MONUC réaffirme sa disponibilité à fournir aux autorités judiciaires toute l'assistance technique et logistique nécessaire, dans le cadre de son mandat et de ses capacités opérationnelles.

Pour rappel, dans son communiqué de presse du 31 août 2007, la MONUC avait rappelé que « les garanties des Nations Unies pour la protection des personnes passibles de la peine de mort », approuvées par le Conseil Economique et Social dans sa Résolution 1984/50 du 25 mai 1984, exigent que la culpabilité de la personne accusée d'un crime repose sur des preuves claires et convaincantes ne laissant place à aucune autre interprétation des faits. Cette condamnation doit être le fruit d'une procédure juridique offrant toutes les garanties possibles pour assurer un procès équitable.

La MONUC, tout en respectant l'indépendance judiciaire, avait estimé que le Tribunal militaire de garnison de Bukavu n'avait pas été en mesure d'appuyer son opinion sur un rapport d'autopsie et sur une expertise balistique. En fait, le Tribunal a constaté dans son jugement que les aveux des deux principaux accusés contenaient des contradictions et que certaines allégations faites par ceux-ci n'avaient pas été corroborées. Le Tribunal a d'ailleurs lui-même souligné que des zones d'ombre subsistaient.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
Au chapitre des missions facilitées par la Section des Affaires civiles, signalons tout d'abord celle partie ce mercredi matin de Goma, au Nord Kivu, à destination de Bunagana et Rutshuru. De nouveaux déplacements de population ont en effet été signalés suite aux accrochages rapportés ces dernières semaines dans le Territoire de Rutshuru entre le Congrès national pour la défense du peuple, (CNDP) et des groupes Mayi-Mayi, signataires des Actes d'engagement de Goma, et différentes factions des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Cette mission aura notamment pour objectif d'évaluer les conditions de protection des 2 730 déplacés répertoriés par le Haut commissariat aux réfugiés

Autre mission, dans la Province du Kasaï Occidental cette fois, où la Section des Affaires civiles et les représentants des autorités provinciales se sont rendus cette semaine dans le Territoire de Tshikapa. Cette mission a permis de confirmer, auprès des autorités administratives et des acteurs humanitaires rencontrés sur place, la présence dans les localités de Tshikapa et de Kamako de respectivement 12 500 et 12 000 citoyens congolais récemment expulsés d'Angola. Un afflux qui, aux dires des autorités, a encore aggravé une situation humanitaire déjà préoccupante, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la santé et de l'assainissement. Sans parler de la question des violences sexuelles, au sujet desquelles la mission a recommandé aux autorités provinciales que soient enfin appliquées les lois en vigueur. Cette mission s'est également inscrite dans le cadre des activités d'appui à la société civile, en soutien au processus de décentralisation, et de suivi et d'évaluation du plan de développement piloté par le Gouvernorat.

À Kinshasa, enfin, la Section des Affaires civiles a pris part en fin de semaine dernière à la réunion organisée par le Ministère du Plan, en présence des représentants de 11 pays donateurs et organisations internationales. Les discussions ont notamment porté sur la possible création, par la société civile, d'un cadre de concertation avec le gouvernement, ainsi que sur la facilitation éventuelle de forums préparatoires au niveau des provinces, puis national. La MONUC est prête à appuyer un processus qui susciterait l'adhésion de la société civile et des autorités gouvernementales.

PARTICIPATION DE LA MONUC À L'ÉVACUATION DU PERSONNEL DES NATIONS UNIES AU TCHAD
Le vendredi 1er février 2008, MONUC a participé activement à l'évacuation du personnel de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT). A cet égard, la MONUC a dépêché un avion de type IL 76 vendredi soir qui s'est rendu d'urgence à N'Djamena, capitale du Tchad pour évacuer 73 employés des Nations unies sur Douala, au Cameroun.

Le lendemain, samedi 02 février, ce même avion s'est encore rendu à N'Djamena pour l'évacuation du reste du personnel de la MINURCAT et des Agences des Nations unies, estimé à environ 180 personnes. L'avion n'a pu se poser en raison de la violence des combats entre la ville et l'aéroport.

Le lundi 04 février, deux avions de type C 130 ont été dépêchés sur Abéché, au Tchad pour l'évacuation de 134 personnes sur Yaoundé, au Cameroun.