Verbatim point de presse-13 fevrier 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse-13 fevrier 2008

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- VISITE REPRÉSENTANT SPÉCIAL À BUKAVU ET GOMA
- SITUATION MILITAIRE
- VISITE RAPPORTEUR SPÉCIAL CHARGÉ DES DROITS DE L'HOMME DES PERSONNES DÉPLACÉES EN RDC
- ACTIVITÉS SECTION PROTECTION DE L'ENFANT
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES

VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL À BUKAVU ET GOMA
Les 8 et 9 février derniers, M. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) et Chef de la MONUC, la Mission de maintien de la paix des Nations unies dans ce pays, a effectué sa première visite officielle à Bukavu en compagnie du Commandant des forces de la MONUC, le Général Babacar Gaye.

Le Représentant spécial du Secrétaire général a tenu à marquer sa solidarité et sa compassion à l'égard de la population victime du tremblement de terre du 3 février dernier et se rendre compte, personnellement, de l'aide que lui apportent les agences des Nations unies et leurs partenaires humanitaires.

M. Doss a rencontré les responsables de la MONUC pour le Sud-Kivu, afin de leur exprimer tout son appui à leur travail ainsi que ses encouragements pour les tâches à venir. Au cours d'une réunion rassemblant l'ensemble du personnel MONUC de Bukavu, ainsi que celui des Agences de l'ONU œuvrant dans le Sud Kivu, Alan Doss a exprimé sa sympathie et sa solidarité à ceux ayant été affectés par le tremblement de terre et a déploré le décès d'un membre du personnel civil de la MONUC lors de ce violent séisme.

Abordant le suivi du processus de paix, le Représentant spécial a évoqué les Actes d'engagement signés à Goma le 23 janvier, auxquels ont adhéré tous les groupes armés des Kivu, soulignant les défis se posant à la MONUC et les responsabilités des Nations unies dans l'appui à la mise en application de ces Actes : « Un accord de paix ne fait pas nécessairement la paix. C'est ce qui suit qui est important » a-t-il déclaré.

Parlant du Communiqué conjoint de Nairobi et de la sécurité et la stabilité à l'est de la RDC, le Représentant spécial du Secrétaire général a souligné le problème des groupes armés étrangers qui doivent également mettre fin à leurs exactions contre les populations locales.

M. Doss a insisté sur la nécessité de travailler conjointement avec les autorités civiles et militaires locales et la Police nationale, afin de créer les meilleures conditions pour atteindre les objectifs retenus à Nairobi et Goma. « Il appartient à chacun d'entre nous de contribuer à la concrétisation de ce processus, à travers notre performance professionnelle, ainsi que par le maintien d'une conduite exemplaire envers la population à laquelle nous devons le plus grand respect », a indiqué le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies.

A Goma, la visite du Représentant spécial avait pour but de faire le point sur le suivi de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les Kivus, en particulier sur le respect du cessez-le-feu par les signataires de l'Acte d'Engagement pour le Nord-Kivu et les mesures prises par la MONUC afin de veiller au respect de ce dernier sur le terrain.

Ces questions, ainsi que la mise en œuvre du Communiqué conjoint de Nairobi, ont été au cœur de ses entretiens successifs avec les composantes civiles et militaires de la MONUC-Goma ; le Commandant de la Division Est des forces de la MONUC, le Général Singh ; le Gouverneur de province, M. Julien Paluku à qui il rendait une visite officielle pour la première fois depuis son arrivée en RDC – et, enfin, avec une délégation de représentants de la facilitation internationale des processus de Goma et de Nairobi, composée de l'Envoyé spécial de l'Union européenne dans les Grands lacs, M. Roland van de Geer, ainsi que des représentants de la Grande-Bretagne et des États-Unis à Goma.

Au cours d'un point presse avant son retour à Kinshasa, interrogé sur les avancées accomplies dans le cadre du suivi de la Conférence de Goma, le Représentant spécial a qualifié de positive l'évolution du processus en cours. Il a notamment souligné la mise en place d'un mécanisme temporaire de surveillance du cessez-le-feu, dont la MONUC est le Point focal ; le renforcement de la présence des Casques bleus sur le terrain, ainsi que le transfert du quartier général de la Division Est des forces de la MONUC de Kisangani à Goma. M. Doss a, par ailleurs, saisi l'occasion de cette rencontre avec les médias pour renouveler son appel aux groupes armés, afin qu'ils respectent les engagements qu'ils ont contractés au terme de la Conférence de Goma et en particulier, s'agissant du cessez le feu, dans l'attente de la mise en place de tous les organes de suivi de la Conférence.

SITUATION MILITAIRE
La situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire. Les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), continuent leurs opérations en Ituri. Au Nord et au Sud-Kivu, malgré la signature des Actes d'engagement, des affrontements sporadiques sont signalés.

Ituri. Le 6 février 2006, des combats ont opposés les FARDC à des éléments du Front de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), dans les environs de Kamatsi et Bonlenjabo. Après la prise de Tché fin janvier 2008, les FARDC ont pris le 6 février les bourgades de Bukiringi et Codeza, situés entre 50 et 80 kilomètres au sud de Bunia. Les affrontements se sont poursuivis aux alentours pour chasser les derniers éléments. La Force de la MONUC a aussitôt renforcé les bases opérationnelles mobiles de Szabo et de Kamatsi afin d'appuyer les FARDC.

En plus des 60 éléments du FRPI qui se sont rendus la semaine dernière aux FARDC ou à la Force de la MONUC, trois personnes se sont rendues le 11 février 2008, dont l'adjoint au commandant actuel du FRPI. Les FARDC ont malheureusement eu à déplorer quatre morts et plusieurs blessés, qui ont été évacués vers l'hôpital militaire de la Force de la MONUC à Bunia.

Nord-Kivu. Plusieurs incidents ont été enregistrés la semaine passée entre différentes groupes armés, en particulier entre les éléments Mayi-Mayi Patriotes Résistants Congolais (PARECO) et les insurgés du Congrès national pour la défense du peuple, (CNDP), soit entre les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le CNDP.

Dans la majorité des cas, ces incidents sont liés à des vols de bétail par des éléments de l'une ou de l'autre partie. Le matin du 10 février 2008, des combats ont eu lieu entre les Mayi-Mayi PARECO et le CNDP dans les environs de Mohito, situé nord-ouest de Saké. Aucun bilan précis des pertes ne peut être établi pour l'instant, mais la Force de la MONUC a engagé le processus de vérification de ces incidents et des allégations correspondantes.

Par ailleurs, dans le contexte de la mise en œuvre des Actes d'engagement de GOMA, la Force de la MONUC a renforcé son dispositif initial par le déploiement de bases mobiles supplémentaires. Actuellement, 16 nouvelles bases opérationnelles mobiles ont été déployées à Kahira, Nyamilima, Karambi, Katalé, Mohito, Karuba, JTN, Ntamugenga, Ngungu, Kashuga, Rumangabo, Rugari, Tongo, Rwindi, Kalengera et Nyanzale. Ainsi, à la date du 11 février 2008, la Force de la MONUC opère dans le Nord-Kivu à partir de 12 camps permanents et de 28 bases opérationnelles mobiles.

Comme vous le savez, les bases opérationnelles mobiles ont pour mission de poursuivre les tâches liées à la protection des populations, de soutenir les agences humanitaires et d'aider à l'application des Actes d'engagement: surveillance du cessez-le-feu, des crimes et violences, surveillance du redéploiement, renforcement des belligérants ou recrutement de nouveaux combattants.

Sud-Kivu. En dépit de progrès enregistré dans les négociations la semaine dernière, quelques affrontements et exactions ont été signalés. Dans la nuit du 5 février 2008, des accrochages ont eu lieu entre les FARDC et les FDLR au village Kayirengé. Dans le territoire de Kalehe, les accrochages ont occasionné la mort de 2 combattants FDLR et de deux blessés FARDC.

Au cours de la nuit du 6 février 2008, des éléments présumés appartenir au FDLR ont pillé le village de Misiku dans le territoire de Kabare et enlevé quatre personnes.

Le 7 février 2008, 12 éléments armés présumés appartenir au groupe Mayi-Mayi PARECO ou au FDLR ont tenté de piller le village de Bushuru, dans le territoire de Kalehe, et emporté des produits alimentaires et enlevés 11 personnes. Après l'intervention des FARDC, un échange de feu s'est produit au cours duquel deux soldats des FARDC ont été blessés, l'un d'entre eux est décédé plus tard.

Les 5 nouvelles bases opérationnelles mobiles de la Force de la MONUC installées au Sud-Kivu à Minova, Bunyakiri, Minembwe, Kalongo et Chindubi poursuivent leurs opérations. Ainsi, à ce jour, au Sud-Kivu, la Force de la MONUC mène ses actions à partir de 10 camps permanents et de 11 bases opérationnelles mobiles.

Par ailleurs, Mr. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, lors de sa visite à Goma le 9 février 2008, a jugé positive l'évolution de la situation s'agissant de la mise en œuvre des Actes d'engagement de Goma, mais a réitéré son appel aux groupes armés afin que ces derniers respectent scrupuleusement le cessez-le-feu et a souhaité que les organes de suivi soient mis en place le plus rapidement possible.

VISITE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL CHARGÉ DES DROITS DE L'HOMME DES PERSONNES DÉPLACÉES EN RDC
Depuis hier, mardi 12 février 2008 et ce jusqu'au vendredi 22 février 2008, M. Walter Kailin, Rapporteur spécial chargé des droits de l'homme des personnes déplacées effectuera une visite de travail en RDC. Au cours de son séjour, le Rapporteur spécial rencontrera quelques membres du gouvernement, le Président de la Commission électorale indépendante, le Représentant spécial du Secrétaire général et son adjoint, le corps diplomatique, les chefs des Agences des Nations unies, les représentants de la société civile ainsi que les membres des ONGs des droits de l'homme et des ONGs humanitaires.

Le Rapporteur spécial chargé des personnes déplacées se rendra au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et à Bunia pour visiter des camps de déplacés et s'entretenir avec leurs occupants.

Avant de quitter la RDC, M. Walter Kailin animera une conférence de presse au siège de la MONUC le vendredi 22 février prochain.

M. Walter Kailin a été nommé Rapporteur spécial chargé des droits de l'homme des personnes déplacées en septembre 2004, sur demande de la Commission des droits de l'homme. Son mandat, tel que défini par la résolution 2004/55, consiste à faire des plaidoyers en faveur des droits des déplacés internes, à renforcer le dialogue entre les gouvernements et la société civile, à attirer l'attention sur les violations des droits de l'homme et à encourager les gouvernements à adopter des lois protégeant les personnes déplacées.

ACTIVITÉS SECTION PROTECTION DE L'ENFANT
Le dernier rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés a été présenté lors d'un débat ouvert le 12 février, au Conseil de sécurité des Nations unies. Le rapport souligne les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du mécanisme de surveillance et de communication de l'information établit par la Résolution 1612 du Conseil de Sécurité. En outre, le rapport fait l'état des lieux sur le respect des normes internationales relatives au recrutement et à l'utilisation d'enfants ainsi que des autres graves violations des droits de l'enfant. Les annexes du rapport contiennent la liste des parties (États ou acteurs non étatiques) qui violent les droits des enfants.

En République démocratique du Congo, le rapport souligne qu' en dépit d'une tendance générale à la baisse, les forces et groupes armés actifs en RDC continuent de recruter, utiliser et enlever des enfants. De plus, les enfants sont détenus sur la base d'allégations d'association avec des groupes armés, en violation des normes internationales.

L'utilisation de diverses formes de violences sexuelles et de la violence basée sur le genre, comme arme de guerre contre les enfants, est devenue alarmante. Par exemple, en République démocratique du Congo, 60% des cas enregistrés concernent des victimes dont l'âge varie de 11 à 17 ans.

Rappelons que la présentation de ce rapport coïncide avec la Journée internationale des enfants soldats, le 12 février de chaque année, marquant la date anniversaire de l'adoption du Protocole facultatif de la Convention des droits de l'enfant, relatif à l'implication d'enfants dans les conflits armés. Rappelons aussi que ce protocole est entré en vigueur en 2002 et qu'il a été signé par la RDC en 2001.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
Selon des données recueillies au cours d'une mission d'évaluation conduite la semaine passée dans le Territoire d'Irumu, dans le district de l'Ituri, mais qui restent encore à confirmer, les combats entre les miliciens du FRPI et les FARDC, qui ont repris depuis la mi-janvier, ont causé le déplacement d'au moins 21 000 civils dans les environs de la localité d'Aveba. Il reste à déterminer si des retours ont déjà eu lieu, ou si d'autres déplacements se sont déjà produits. Les conditions de sécurité empêchent pour l'instant la provision d'une assistance à ces populations vulnérables, dont la plupart sont hébergées dans des familles d'accueil.