Verbatim point de presse-30 Janvier 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse-30 Janvier 2008

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- PARTICIPATION DE LA MONUC AU COMITÉ AD HOC SUITE À LA CONFÉRENCE DE GOMA
- SITUATION MILITAIRE
- ACTIVITÉS REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT DU SG ONU EN RDC
- ACTIVITÉS POLICE MONUC
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
- ACTIVITÉS HAUT-COMMISSARIAT AUX RÉFUGIÉS
- ACTIVITÉS SECTION PROTECTION DE L'ENFANT

PARTICIPATION DE LA MONUC AU COMITÉ AD HOC POUR L'ÉTABLISSEMENT DE LA COMMISSION TECHNIQUE MIXTE SUITE À LA CONFÉRENCE DE GOMA
Les travaux préparatoires en vue de la mise en place des organes de suivi de la Conférence de Goma et de la mise en œuvre des Actes d'engagement de cette dernière, ainsi que des résolutions et recommandations de la Conférence sont en cours. Lundi 28 janvier, le Comité ad hoc chargé d'établir la Commission technique mixte sur la paix et la sécurité a entamé ses travaux, à Goma. Ce comité, qui est présidé par les autorités congolaises représentées par le général Didier Etumba et la communauté internationale, représentée par la MONUC (Général Singh, Commandant de la Division Est des Forces de la MONUC et John Armstrong, Chef de cabinet du Représentant spécial, M. Alan Doss), a tenu deux réunions, les lundi 28 et mardi 29 janvier 2008, avec les représentants des signataires de l'Acte d'engagement pour le Nord Kivu. Au cours de ces dernières, les autorités congolaises ont présenté les projets d'organigramme et les attributions de la future commission et de sa sous-commission pour le Nord Kivu. Dans les prochains jours, le Comité ad hoc doit rencontrer les signataires de l'Acte d'engagement pour le Sud Kivu, en vue d'une présentation similaire.La Commission technique mixte devrait être légalement instituée prochainement, une fois que les signataires des Actes d'engagement en auront approuvé l'organigramme et les attributions ainsi que celles de ses deux organes subsidiaires.

La MONUC se félicite de la présence effective aux deux réunions de tous les signataires de l'Acte d'engagement de la Conférence de Goma et les invite une fois encore au strict respect de leurs engagements.

La MONUC souhaite une mise sur pied rapide de la commission technique mixte, de ses deux organes subsidiaires, afin que le mécanisme de suivi concret puisse être en place et commencer à fonctionner en priorité en ce qui concerne la mise en place du système de surveillance du respect du cessez-le-feu. Celle de la vérification en cas d'allégations d'exactions, de violations des droits de l'homme, ainsi que le déploiement des Casques bleus dans les zones occupées par les groupes armés, la mise en œuvre du plan de désengagement des groupes armés sur le territoire des deux Kivus, et la création des conditions favorables à l'aide humanitaire d'urgence en faveur des populations civiles.

SITUATION MILITAIRE
La situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire. Même si il y a eu quelques affrontements au Nord-Kivu, les signataires des Actes d'engagement respectent les accords qu'ils ont passés. En Ituri, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) continuent leurs opérations de sensibilisation et de pression militaire sur les groupes armés résiduels.

Des affrontements entre les dissidents du FRPI et les FARDC ont en effet eu lieu à partir du 16 janvier 2008 à Kamatsi, village situé à plus de 80 kilomètres au sud de Bunia, et les hauteurs près d'Aveba.

Le 18 janvier 2008, deux compagnies des FARDC ont relancées l'action contre les éléments du Front de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) qui ont perdu, dans les combats, trois de leurs membres et 17 prisonniers.

Depuis, les FARDC ont poursuivi l'opération contre les insurgés dans la région de Tché. Dans ce contexte, la pression exercée sur des dissidents du groupe FRPI afin qu'ils se rendent a été renforcée par des efforts communs des FARDC et de la MONUC.

Dans le cadre des ces opérations, la Force de la MONUC a fourni un appui logistique aux FARDC, notamment pour le transport des munitions. Elle a déployé une base mobile à Szabo. En outre, les blessés des FARDC les plus graves ont été évacués par ses hélicoptères vers l'hôpital de la MONUC de Bunia.

Au Nord-Kivu, des échanges de feu ont eu lieu 28 janvier 2008 à Kaseke et Kisonge, dans le territoire du Masisi, entre «Nkundistes» et vraisemblablement des éléments du Patriotes résistants congolais (PARECO). La Force de la MONUC a aussitôt envoyé des patrouilles sur le terrain pour rétablir la situation. Des enquêtes sur ces incidents sont en cours.

Des affrontements ont opposé, le même jour, différents éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) à Kisegeru. Ce village est situé à 90 kilomètres au nord est de Goma dans le territoire de Rutshuru.

D'après les sources locales, ces affrontements ont constitué l'occasion de pillage des biens de la population locale par une faction dissidente des FDLR.

Dans le contexte de la mise en œuvre de l'acte d'engagement de Goma, la Force de la MONUC a déployé de nouvelles bases mobiles à Rwanguba, Rugari, Kahira, Nyamilima, Karambi, Katalé, Mohito et Karuba.

Dans le même temps, les bases mobiles de Kibumba, Kilolirwe, Bunagana, Mushake, Mugunga, Muja, Munigi, Ndosho, Rusayo, Rwindi, Nyanzale, Kalengera et Loufu restent bien évidemment opérationnelles.

Les bases mobiles ont pour mission de poursuivre leurs taches liées à la protection des populations et de surveiller l'application du cessez-le-feu.

Au Sud-Kivu, la situation militaire est restée calme en général. Cependant, l'insécurité au Nord-Kivu a eu des répercussions au Nord du Sud-Kivu. Les derniers affrontements au Nord-Kivu ont déclenché la migration intérieure de milliers de personnes dans la région de Minova. Aussi la MONUC a-t-elle renforcé ses bases mobiles de Kalehe et de Minova pour les protéger et soutenir les organisations humanitaires.

Je voudrais, enfin, souligner, que dans son intervention lors de la conférence de Goma, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies en RDC, Monsieur Alan Doss, a fait appel aux responsables des groupes armés ainsi qu'aux FARDC afin qu'ils s'engagent à rétablir la discipline parmi leur troupes, à faire respecter les droits de l'homme et à relâcher les enfants qu'ils auraient recrutés.

ACTIVITÉS SECTION PROTECTION DE L'ENFANT
La Section Protection de l'Enfant de la MONUC se réjouit de la recommandation présente dans les Actes d'engagement de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les Kivus, faisant état de l'interdiction de tout recrutement d'enfants et œuvrant pour la promotion particulière des droits des enfants en zones de conflits ou post-conflits.

ACTIVITÉS REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN RDC
Le 23 janvier 2008 à Bunia, M. Ross Mountain, Représentant spécial adjoint, Coordonnateur humanitaire et Représentant-résident du Programme des Nations unies (PNUD) en RDC, a présidé une réunion de concertation sur le plan de stabilisation de l'Ituri.

Ce plan a pour objectif de créer des conditions favorables au retour définitif à la paix dans ce district, à la prévention de futurs conflits et au développement économique et social. Il prend aussi en compte les volets sécurisation, restauration de l'autorité de l'État et les activités de relance communautaire, notamment pour promouvoir la sécurité alimentaire, les infrastructures routières, d'éducation et de santé, l'emploi des jeunes, la réinsertion communautaire des ex-combattants, celle des personnes retournées et des rapatriés, le renforcement de la justice, etc.
« La mise en place d'un plan de stabilisation et son application effective sont plus que nécessaires en Ituri, au moment où le district amorce la phase décisive vers le relèvement communautaire, après les trois phases de l'opération de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion des ex-combattants des différents groupes armés », a déclaré le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC.

M. Mountain a, par ailleurs recommandé le renforcement des capacités des institutions, le dialogue entre les autorités locales, la MONUC et les agences des Nations unies, afin d'éviter que l'un ou l'autre acteur dudit plan soit frustré lors de sa mise en œuvre. Pour ce faire, un atelier de consultation sur ce dispositif se tiendra en février prochain à Bunia, avec la participation du gouvernement provincial, des députés provinciaux, de la société civile et des partenaires au développement.

Une fois qu'il sera mis à exécution, le plan de stabilisation de l'Ituri va servir de modèle pour les autres régions de la RDC, en l'occurrence les provinces des Nord et Sud Kivu.

ACTIVITÉS POLICE MONUC
A l'approche de l'anniversaire des évènements sanglants qu'a connu la province du Bas Congo, les 31 janvier et 1er février 2007, la Mission des Nations unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a décidé de renforcer la sécurité pour la protection du personnel et des biens des Nations unies à Matadi, capitale de la Province du Bas-Congo.

Un détachement de 45 policiers indiens est arrivé le 20 janvier dernier à Matadi pour y rester trois semaines. Commandé par le capitaine Sudesh Kumar et l'officier de liaison, le capitaine Skantz Torbjorn, le détachement qui comprend trois femmes, dispose d'un blindé et d'un ensemble d'équipements destinés au maintien de l'ordre tels que boucliers, bâtons, masques à gaz et canons à eau.

Outre la protection du personnel et des biens des Nations unies, le détachement pourrait assister la Police nationale congolaise (PNC) en cas de troubles dans la ville. Des patrouilles mixtes MONUC-PNC sont prévues à cet effet dans les trois communes de la ville de Matadi.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
Tout au long de la semaine écoulée, la Section des Affaires civiles a continué de faciliter et participer à des missions en liaison avec les agences des Nations unies et les acteurs humanitaires, en appui aux autorités locales et à la société civile, pour permettre une assistance aux populations vulnérables et jeter les bases d'une résolution durable des conflits locaux.

Une mission dans la région de Lalo (district de l'Ituri, territoire de Djugu) a ainsi permis d'établir, la semaine passée, que depuis le mois de novembre dernier, un total de près de 1 000 habitations ont été incendiées par des miliciens armés, en représailles de la prétendue collaboration des civils avec l'armée nationale congolaise.

Dans la province du Bandundu, une mission de la MONUC à destination des localités de Mbalibi et Bagata, dans le territoire de Bagata, a confirmé les accusations de graves abus et violations des droits de l'homme, commis le mois dernier par des éléments des forces de l'ordre, violences qui ont notamment causé la mort de deux enfants.

À partir de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï Oriental, et dans le cadre d'une cartographie en cours des zones de conflit pour la protection des civils, la Section des Affaires civiles a également mené une mission d'évaluation dans la localité de Bakwa Tshilolo, à laquelle ont participé des membres de la société civile. Il s'agissait là de déterminer les causes du conflit, apparemment lié à des rivalités lignagères, qui avait provoqué le déplacement de 300 familles et 14 blessés graves, à la fin décembre 2007.

Sur un autre sujet, la Section des Affaires civiles a également assisté à la réunion de coordination des bailleurs convoquée par M. Denis Kalume Numbi, ministre de l'Intérieur, de la sécurité et de la décentralisation. Le ministre a présenté à cette occasion les grandes lignes du projet de décentralisation en cours et appelé à une harmonisation du soutien apporté à celui-ci par la communauté internationale.

ACTIVITÉS HAUT-COMMISSARIAT POUR LES RÉFUGIÉS (HCR)
Le Haut Commissariat pour les réfugiés a repris, le vendredi 25 janvier 2008, le rapatriement des Congolais - de la RDC réfugiés en République du Congo, après la suspension de cette opération due à la baisse du niveau des eaux de la rivière Oubangui.

Un groupe de 254 personnes a traversé la rivière Oubangui, qui constitue la frontière naturelle entre la République du Congo et la province de l'Équateur au nord ouest de la République démocratique du Congo (RDC), dans des bateaux spécialement construits pour les rivières appelés baleinières. Ces rapatriés ont été transportés à leurs villages de retour dans des régions lointaines et isolées.

Le HCR a lancé le programme de rapatriement assisté à partir de la République du Congo en 2004, depuis il a aidé des dizaines de milliers de réfugiés congolais à retourner en Équateur. L'agence prévoit de clôturer ce programme à la fin du premier semestre de cette année.

Le programme de rapatriement en Équateur a posé de grands problèmes logistiques dans une vaste zone forestière où les infrastructures sont minimales et le transport routier difficile et sujet aux conditions météorologiques. Le terrain est impraticable pendant la saison de pluies et le HCR s'en remet à l'utilisation des baleinières qui peuvent transporter chacune 50 personnes.

Le Commissariat pour les réfugiés espère qu'un pacte de paix signé au début de cette semaine entre le gouvernement de la RDC et les groupes armés rivaux conduira à la stabilité à l'est du pays et encouragera les réfugiés congolais et des centaines de milliers de personnes déplacées à retourner chez eux.

« Nous espérons que des mesures rapides et efficaces seront prises pour restaurer la paix et la stabilité dans le pays, et assurer le retour dans la sécurité et la dignité de plus de 300.000 réfugiés congolais dans six pays d'asile et 1,3 million de déplacés internes » a dit José Antonio Canhandula, Représentant adjoint du HCR en charge des opérations, basé à Kinshasa.

Entre-temps, un navire affrété par le HCR parti des camps de réfugiés de Lugufu et Nyragusu en Tanzanie, a transporté, mardi, 255 réfugiés congolais en traversant le Lac Tanganyika pour rejoindre Baraka dans la province du Sud Kivu.

La province du Sud Kivu est la principale zone de retour des réfugiés congolais vivant en Tanzanie. Depuis 2005, au moment du lancement de l'opération, le Commissariat pour les réfugiés a ramené chez eux près de 50.000 Congolais dans cette province.

Le HCR offre aux familles rapatriées un kit de retour qui comprend des bidons, des couvertures, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine, des bâches en plastique pour les abris et des outils pour la construction des maisons. Les familles reçoivent aussi des rations alimentaires et une assistance pour l'agriculture fournie par d'autres agences onusiennes.

Mais la réintégration est un processus difficile et les rapatriés dans les régions comme le Sud Kivu et l'Équateur sont confrontés à plusieurs défis à cause du manque d'infrastructures, de services de base et des opportunités d'emploi. Par exemple, seuls 10 pourcents de rapatriés ont accès à l'eau potable dans la région de Buburu en Équateur, alors que les jeunes rapatriés au Sud Kivu font face aux problèmes d'inscription à l'école.

Dans la plupart de zones de retour, le HCR s'efforce à réhabiliter les centres de santé et les écoles. Il appuie aussi les activités génératrices de revenu comme la pêche, la menuiserie, et des petites affaires comme la boulangerie et la couture. Cette année, le Commissariat pour les réfugiés prévoit d'appuyer plus de 40 structures de santé.

Près de 150.000 réfugiés congolais sont rentrés en RDC depuis 2004, la plupart d'entre eux avec l'assistance du HCR. L'agence prévoit d'organiser et de faciliter, cette année, le retour et la réintégration d'environ 80 000 réfugiés congolais. Les principales zones de retour seront les provinces du Sud Kivu, du Katanga et de l'Équateur.