Verbatim point de presse-12 decembre 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-12 decembre 2007

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- DECLARATION ATTRIBUABLE AU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU EN RDC SUR LA SITUATION AU NORD KIVU
- REPRISE DES COMBATS PAR LES FARDC CONTRE LES FORCES DISSIDENTES AU NORD-KIVU
- BRIEFFING MILITAIRE
- CELEBRATION DE LA JOURNEE MONDIALE DES DROITS DE L'HOMME
- RECRUTEMENT D'ENFANTS AU SEIN DES GROUPES ARMES DANS LE NORD KIVU
- ACTIVITES AFFAIRES CIVILES MONUC
- ACTIVITES DU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN RDC
- LANCEMENT DU PLAN D'ACTION HUMANITAIRE 2008
- ACTIVITES SECTION PROTECTION DE L'ENFANT DE LA MONUC

DECLARATION ATTRIBUABLE AU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU EN RDC SUR LA SITUATION AU NORD KIVU
Suite à la reprise de la localité de Mushake par les éléments insurgés fidèles au général dissident Laurent N'Kunda, le Représentant spécial du secrétaire général des nations en RDC a fait la déclaration suivante. Et je cite : ''Malgré les revers temporaires de l'armée congolaise au cours des dernières quarante-huit heures dans la région de Mushaké, dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la RDC, la ville de Saké est toujours tenue par les Casques Bleus de la MONUC. Nous sommes en train de prêter assistance à l'État-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) afin qu'elles puissent reprendre la situation en main et consolider leurs positions dans les autres zones du Nord-Kivu.

Plus de 4,500 casques bleus sont actuellement déployés dans les Kivus afin de protéger les populations et soutenir les FARDC. Je tiens à assurer, aux populations du Nord-Kivu que, conformément à son mandat, la MONUC utilisera tous les moyens dont elle dispose, en étroite collaboration avec les FARDC, afin de défendre les villes de Saké et de Goma et d'empêcher les dissidents de Nkunda de progresser.

Il est important que la population du Nord-Kivu garde son calme et ne prête pas attention aux rumeurs. La MONUC et la communauté internationale s'engagent à tout faire pour assister les autorités congolaises à maintenir la sécurité et à fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées par l'insurrection de Nkunda et les affrontements qui en résultent'', fin de citation.

REPRISE DES COMBATS PAR LES FARDC CONTRE LES FORCES DISSIDENTES AU NORD-KIVU
Hier mardi 11 décembre 2007, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont repris le combat contre les insurgés de Nkunda dans plusieurs endroits du Nord-Kivu, y compris près des localités de Mweso et Kibati, enregistrant des avancées significatives. Dans le même temps, les insurgés de Nkunda ont regagné les hauteurs de Mushake, une ville vidée de sa population depuis un certain temps, du fait de la menace des troupes dissidentes.

Les FARDC, avec le soutien de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo, sont en train de planifier une contre-offensive. Pour sa part, la MONUC a immédiatement commencé à procéder au renforcement de ses effectifs dans les zones de combat.

Les FARDC et la MONUC continuent de mettre l'accent sur la protection des populations civiles, qui est une partie intégrale de cette planification conjointe, et de faire en sorte que les insurgés joignent le processus de brassage.

BRIEFING MILITAIRE

CELEBRATION DE LA JOURNEE MONDIALE DES DROITS DE L'HOMME
Le lundi 10 décembre 2007, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a participé à une cérémonie au ministère des Affaires étrangères commémorant la journée mondiale des Droits de l'Homme qui marque le début d'une année de célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. A l'occasion, M. Williams Swing a lu la déclaration du secrétaire général des Nations unies mettant l'accent sur les valeurs principales de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme à savoir la dignité humaine, l'égalité et l'universalité. La déclaration de M. Ban Ki moon souligne également l'importance que les Nations unies accordent au respect de ces droits pour qu'ils deviennent une réalité pour tous, en tout lieu et en tout temps.

Pour sa part, la MONUC voudrait souligner l'importance du respect des droits de l'homme pour le maintien d'une paix durable en République Démocratique du Congo et féliciter tous les individus, associations, organisations et autorités qui continuent à oeuvrer pour le respect, la protection et la promotion des droits de l'homme en RDC malgré toutes les difficultés qu'ils rencontrent souvent au péril de leur vie.

La MONUC observe que la situation actuelle des droits de l'homme en RDC s'est améliorée depuis la fin de la guerre tout en restant très préoccupante. Des exécutions sommaires, des cas de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants et de très nombreuses arrestations arbitraires continuent à être enregistrés tous les jours dans l'ensemble du pays. Les principaux responsables des violations des droits de l'homme ne sont plus les groupes armés mais en large partie des agents de l'Etat, dont le mandat est d'assurer la protection de la population congolaise.

La MONUC est consciente de la capacité limitée de nombreux policiers et militaires, et de leurs conditions de vie difficiles, mais ces difficultés ne peuvent ni expliquer, ni justifier les actes odieux qui sont commis par ces agents en toute impunité et qui continuent à briser les vies de milliers de victimes chaque année.

La MONUC est profondément choquée de constater que, chaque mois, ce sont des centaines de femmes, jeunes filles et fillettes qui continuent à être victimes de viol et d'autres formes de violences sexuelles dans toutes les provinces de la RDC. La cruauté de ces actes qui portent atteinte à la dignité humaine devrait choquer chacun au plus profond de lui-même. Ces actes reflètent l'extrême violence dont est quotidiennement victime la femme et la jeune fille congolaise. L'ampleur de ce phénomène est sans précédent. A titre d'exemple, on peut noter qu'au Nord Kivu, 2656 cas ont été enregistrés entre janvier et octobre 2007. Au Sud Kivu, 14.200 cas ont été documentés au Sud Kivu pour la seule année 2005 et déjà 4.500 cas pour le premier semestre 2007. Pourtant ces chiffres ne reflètent qu'une partie infime de ces très nombreuses victimes qui préfèrent généralement se taire au lieu d'appeler au secours car elles sont traumatisées, stigmatisées par leurs familles et communautés, et confrontées à des risques de représailles de la part des auteurs.

La MONUC rappelle que grâce aux nombreux efforts déployés, un plus grand nombre de victimes de violence sexuelle ont aujourd'hui accès à des soins médicaux et à une assistance psychosociale mais que l'assistance aux victimes ne suffit pas pour mettre un terme à ce phénomène. Il apparaît en effet essentiel à l'heure actuelle de redoubler d'efforts pour les auteurs de violence sexuelle soient punis par la justice. Les viols persistent car l'impunité persiste tout comme les violations graves des droits de l'homme persistent pour la même raison.

A ce jour, il est donc indispensable au moment où la RDC tente de se reconstruire comme un Etat de Droit que tous les auteurs de violations des droits de l'homme, y compris les auteurs de violence sexuelle, soient sévèrement et systématiquement punis par la justice congolaise. A cette fin, les victimes et leurs familles devraient être encouragées à porter plainte en justice au lieu de favoriser des règlements à l'amiable. Celles qui luttent déjà courageusement pour mettre leurs agresseurs derrière les barreaux méritent également un plus grand soutien dans leurs démarches et devraient pouvoir effectivement obtenir des réparations à l'issue du processus judiciaire. Enfin et surtout, le système judiciaire devrait se mobiliser et démontrer son fonctionnement impartial, juste et indépendant pour redonner progressivement confiance à des victimes qui ne croient souvent plus en la justice congolaise.

La MONUC insiste sur la nécessité pour le Gouvernement congolais de traduire urgemment son engagement à lutter contre l'impunité par des actes concrets afin de mettre un terme aux violations graves des droits de l'homme, y compris aux violences sexuelles dans les plus brefs délais. C'est à travers des poursuites judiciaires, des procès équitables et des peines exemplaires, effectivement exécutées dans des lieux de détention réhabilités, ainsi qu'à travers des réparations aux victimes qu'un Etat de Droit protecteur des droits de ces citoyens et citoyennes pourra effectivement s'instaurer en RDC.

RECRUTEMENT D'ENFANTS AU SEIN DES GROUPES ARMES DANS LE NORD KIVU
La MONUC continue de relever le recrutement et le re-recrutement souvent forcé d'enfants, dont l'âge varie entre 13 et 18 ans, au sein des troupes du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) , à Kitshanga dans le territoire de Masisi. Les dernières informations font état, à titre d'exemple de 20 ex-enfants à nouveau recrutés après être récemment sortis de Kirumbu. Des recrutements forcés ont lieu devant des écoles notamment à Burungu, lorsque les élèves regagnent leur domicile, causant la fuite de nombreux enfants dans la brousse. Par ailleurs, des enfants Rwandais, d'origine Tutsie, récemment sortis des groupes armés ont été re-recrutés par le CNDP.

La MONUC appelle une fois encore au retrait immédiat et sans condition des enfants encore présents dans les groupes armés et plaide pour la fin de toute tentative de re-recrutement des dits enfants dans les forces ou les groupes armés. La MONUC rappelle que le recrutement d'enfants dans les troupes armées est un crime de guerre et un crime contre l'humanité.

ACTIVITES AFFAIRES CIVILES MONUC
A Mbandaka, la Section des Affaires Civiles a organisé le 6 décembre dernier un atelier à l'attention des composantes de la société civile sur le thème « Importance de la planification dans le fonctionnement d'une organisation ».

Les présentations ont abordé les différentes facettes de la planification, tandis que le travail de groupe a permis d'élaborer les objectifs, les résultats, les indicateurs nécessaires à l'élaboration d'un plan d'action.
Cet atelier est le deuxième d'une série de 45 que la Section des Affaires Civiles a prévu d'organiser d'ici à Juin 2008, en collaboration avec le PNUD. Le premier atelier a eu lieu la semaine passée à Kananga sur le thème « Le rôle de la société civile et des institutions provinciales dans l'avancement du processus de démocratisation et de développement dans la province du Kasaï Occidental ».

La Section des Affaires Civiles à Bunia a, par ailleurs co-organisé avec le Sous Bureau du PNUD et les autorités politico-administratives du District un atelier sur la Décentralisation, le Relèvement communautaire et la consolidation de la Paix en Ituri, du 06 au 09 Décembre derniers.

Plus de 240 participants, dont les 46 chefs de collectivité du district, les administrateurs des cinq territoires, des députés et ministres provinciaux et les représentants de la société civile ont activement pris part aux travaux. Les recommandations formulées lors des travaux en commission seront intégrées aux différents projets identifiés pour l'Ituri dans le cadre du plan d'action prioritaire 2008-2010 de la Province Orientale.

ACTIVITES DU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN RDC
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, M. William Swing a participé le vendredi 07 décembre dernier au palais du peuple de Kinshasa à une journée spéciale de plaidoyer, initiée par le Cadre permanant de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO), pour une représentation paritaire homme-femme au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). A cette occasion, il a encouragé le CAFCO pour son plaidoyer qu'il a qualifié de justifié et de tout à fait légitime.

L'Ambassadeur Swing a, par ailleurs déclaré que le contenu de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité sur les Femmes, la Paix et la Sécurité témoigne de la volonté des Nations Unies à faire participer les femmes au sein des instances de prise de décisions.

Évoquant les engagements de la RDC sur la Convention sur l'Elimination de toutes les Formes de discriminations à l'Egard de la Femme (CEDEF) pour respecter la parité homme-femme, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a félicité la République démocratique du Congo pour avoir consacré l'article 14 de la Constitution à la parité.

LANCEMENT DU PLAN D'ACTION HUMANITAIRE 2008
Le Plan d'Action Humanitaire (PAH) 2008 a été lancé HIER mardi 11 décembre 2007 par le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies en République Démocratique du Congo, M. Ross Mountain, en présence du Ministre du Plan, M. Olivier Kamitatu et des représentants du gouvernement congolais, des bailleurs de fonds et de la communauté humanitaire.

Le Plan d'Action est une stratégie humanitaire commune pour 2008. Il définit les priorités humanitaires grâce à l'évaluation des besoins, afin de répondre de manière plus adéquate dans chaque secteur. Partant du fait que la communauté humanitaire ne saurait répondre à toutes les questions, elle a identifié cinq priorités, à savoir la mortalité et la morbidité, la nutrition, la protection, les déplacés internes et les retournés. Pour chacune des priorités, un seuil d'intervention qui conditionne la mise en œuvre des programmes a été identifié. De cette façon, les partenaires humanitaires mettront en priorité un accent sur les espaces géographiques et/ou sectoriels où les besoins prioritaires ont été identifiés. Un bon suivi des indicateurs permettra de faire une évaluation claire de l'impact des interventions humanitaires mises en œuvre au courant de l'année.

Pour répondre aux priorités définies dans le Plan d'Action pour l'année 2008, 575 millions des dollars américains seront requis, soit 17% de moins qu'en 2007. Le Coordonnateur Humanitaire a noté que « le chiffre de 575 millions de dollars demandé par la communauté humanitaire en 2008 ne reflète pas une diminution des besoins sinon une plus grande rationalisation des programmes et maximisation de l'utilisation des ressources pour atteindre les objectifs du Plan». Le nombre total de bénéficiaires que les humanitaires espèrent pouvoir assister s'élève à environ 20 millions de congolais pour l'ensemble des objectifs identifiés dans le PAH.

En 2008 les mécanismes de coordination humanitaire existants s'imbriqueront dans le cadre plus large des programmes de développement tels que les Groupes Thématiques et Sectoriels. Les acteurs humanitaires synchroniseront leurs mécanismes de coordination avec les autorités provinciales et locales tout en assurant une harmonisation de leurs interventions sectorielles avec les lignes directrices des programmes nationaux.

De cette façon, « les capacités actuelles des organisations humanitaires en RDC pourront contribuer directement à la transition et au développement du pays en mettant à disposition des autorités congolaises l'ensemble de leur savoir-faire, de leur expérience et des moyens qu'ils engagent auprès des communautés », a indiqué le Coordonnateur Humanitaire.

Le Coordonnateur Humanitaire a remercié les bailleurs de fonds pour leur « soutien financier constant » ainsi que leurs « encouragements permanents pour que la communauté humanitaire développe des mécanismes de réponse aux crises plus efficaces ». Pour lui, ils constituent « un pilier central de la réforme humanitaire », aussi bien par leurs contributions que leur participation à toutes les entreprises innovatrices qu'ils ont menées en République Démocratique du Congo.

M. Ross Mountain s'est dit « convaincu que la stratégie innovatrice du Plan d'Action Humanitaire 2008, une stratégie flexible capable de répondre aux crises humanitaires dans l'ensemble du pays et d'assurer un lien plus fort entre l'humanitaire et le développement, constitue un pas important vers la stabilisation de la situation humanitaire et à la rupture du cycle des crises qui maintient une partie de la population congolaise dans l'urgence ».

ACTIVITES SECTION PROTECTION DE L'ENFANT DE LA MONUC
En collaboration avec la Police nationale Congolaise, la section protection de l'enfant a organisé le 7 décembre 2007 dernier avec le'' Parlement d'Enfants'' de Lubumbashi un atelier sur le thème: « Attentes des enfants sur la protection de leurs droits par la Police Nationale Congolaise ». 25 enfants ont pris part à cette rencontre et ont émis le voeu de voir sur pied une Police de protection de mineurs dotée d'un uniforme spécial pouvant être reconnue comme telle.

La section protection de l'enfant de la MONUC tient à souligner que les activités de sensibilisation se poursuivent après la clôture de la campagne conjointe avec la police nationale congolaise, afin de pérenniser les acquis de celle-ci.