Verbatim point de presse -28 novembre 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse -28 novembre 2007

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT AU NORD KIVU
SITUATION MILITAIRE
SITUATION À L'EST
ACTIVITÉS SECTION PROTECTION DE L'ENFANT MONUC
ACTIVITÉS BUREAU SIDA MONUC
CELEBRATION DE LA JOURNEE DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA
RÉACTION DE LA MONUC SUR LES INGERENCES EXTRA-JUDICIAIRES
ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES MONUC

VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT AU NORD KIVU
Le Représentant adjoint du Secrétaire général des Nations unies et Coordinateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), M. Ross Mountain, a effectué, le samedi 24 et dimanche 25 novembre 2007, une visite au Nord Kivu, afin de faire le point sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la province. Au cours de cette visite, Ross Mountain a eu divers entretiens avec les autorités de la province, la MONUC et les divers acteurs humanitaires, du système des Nations Unies et des organisations non gouvernementales, œuvrant dans la région. Il a également rendu visite aux déplacés des camps de Mugunga I et de Buhimba, situés près de Goma, sur la route de Saké.
M.Mountain s'est félicité, en tant que Représentant spécial adjoint, du communiqué commun signé récemment entre les Gouvernement Congolais et Rwandais à Nairobi, qualifiant ce texte « d'important pas en avant vers la paix dans la région ». M. Mountain a tenu à rappeler que cet accord ne vise pas comme certains semblent le penser – seulement les FDLR mais bien toutes les forces négatives de l'Est du Congo, y compris les dissidents du Général déchu Laurent Nkunda. Le Représentant spécial adjoint espère qu'avant la mise en œuvre de l'accord de Nairobi, les groupes armés comprennent l'immense souffrance qui serait infligée à leurs communautés et à toute la population s'ils persistaient dans leur refus de déposer les armes. M. Mountain a demandé aux groupes armés congolais, de rejoindre le processus de brassage.
Dans la matinée de dimanche, M. Mountain, en sa qualité cette fois de Coordinateur humanitaire, s'est rendu dans les camps de déplacés de Mugunga et Buhimba, à proximité du chef-lieu du Nord Kivu, sur l'axe Goma – Saké, camps qui accueillent actuellement quelque 45 000 déplacés, dont la grande majorité ont fui leurs foyers suite aux combats entre les forces de l'armée congolaise et les forces dissidentes de Laurent Nkunda à Saké et dans ses environs, début septembre 2007. Au cours de sa visite, Ross Mountain a pu constater que les nombreux civils qui avaient été obligés de fuir le camps de Mugunga I au cours des combats entre FARDC et forces de Laurent Nkunda, le 13 novembre dernier, à proximité de ce site, avaient pu réintégrer le camps en toute sécurité et que la communauté humanitaire redoublait d'efforts pour stabiliser la situation dans ces camps, qui avait été en partie pillés à la suite de ces affrontements. Durant sa visite à Mugunga I et Buhimba, M. Mountain a salué les efforts déployés par les autorités congolaises, les acteurs humanitaires internationaux et leurs partenaires congolais ainsi que la MONUC, afin de normaliser la situation dans les camps et d'assurer la protection des déplacés.
Ross Mountain a, par ailleurs, remercié les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), pour avoir répondu à l'appel urgent lancé par l'ONU et les autres acteurs humanitaires pour qu'ils déplacent les équipements militaires qui étaient situés à proximité des camps de déplacés de Mugunga.

Évoquant la situation humanitaire générale dans la province et les quelque 400 000 nouveaux déplacés que le Nord Kivu compte depuis décembre 2006, M. Mountain a souligné que nombre de ces derniers continuaient de vivre dans des conditions extrêmement précaires et, contrairement aux déplacés des camps de Mugunga et Buhimba, ne bénéficiaient toujours d'aucune assistance.
SITUATION MILITAIRE
Cette semaine, la situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire, à l'exception du Nord Kivu où elle demeure très tendue.

Ituri : Environ 1700 personnes, qui avaient quitté la zone de Lalo suite aux affrontements entre Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et miliciens du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), sont revenues dans leurs habitations. La présence de la Base opérationnelle mobile (MOB) de la MONUC contribue en effet au retour d'un sentiment de sécurité dans cette zone.

Nord Kivu: Le 22 et le 23 novembre des accrochages violents se sont déroulés entre la 83ème brigade des FARDC et les éléments « nkundistes », à 2 km à l'Est de Rugari. Ces combats avaient apparemment pour but de contrôler les collines de Ngungu qui domine Rugari et l'axe Goma-Rutshuru. Le 25 novembre, à 09h30, des accrochages ont à nouveau eu lieu dans les collines de Chandago et autour de Saké durant une quinzaine de minutes. Il s'agissait de simples échanges de coup de feu visant à maintenir la pression entre positions FARDC et « nkundistes ». Le 26 novembre, une Base opérationnelle mobile a été déployée à Chuchubo, au nord Est de Béni, par la Brigade du Nord Kivu. Cette base va servir à appuyer une campagne de sensibilisation dans la zone visant à inciter les combattants de l'ADF/NALU à rejoindre le processus de Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinsertion (DDRRR), de manière pacifique.

Le 26 novembre, le major Bizabaso Micho, commandant un bataillon des troupes de Laurent Nkunda opérant à Saké, s'est rendu aux Casques bleus de la MONUC avec 14 de ses éléments parmi lesquels se trouvaient 6 mineurs. Il a ensuite été amené sous escorte dans une base de la MONUC puis transféré à la 8ème Région Militaire. La MONUC se félicite du choix raisonnable de cet officier qui a choisi la paix plutôt que la guerre. Il n'y a pas d'autre alternative que de rejoindre le processus de démobilisation tant pour les hommes encore fidèles à Nkunda que pour tous ceux des groupes armés.

SITUATION A L'EST
Le mandat de la MONUC est d'apporter son soutien au Gouvernement et institutions légitimes de la RDC issues des élections. Tous les mouvements politico militaires qui ont décidé de faire valoir leurs revendications par la force des armes, sont illégaux, illégitimes et menacent la paix et la sécurité nationale et régionale, ainsi que les populations civiles.

La planification des opérations annoncées par le Général Kayembe, qui s'inscrivent dans le suivi de la déclaration de Nairobi, ne concerne pas un groupe armé en particulier mais toutes les forces négatives. Le communiqué de Nairobi, signé par la RDC et le Rwanda, reconnaissent que les FDLR et les troupes dissidentes de Laurent Nkunda représentent une même menace pour leur sécurité.

Le Commandant de la Force de la MONUC a parlé de « contrainte » en déclarant que « Toutes les voies pacifiques ont été épuisées, donc nous allons entrer dans une phase de contrainte ». Il y a divers moyens de contraindre et les Casques bleus ont une large gamme d'outils et de moyens à leur disposition pour ce faire, en appui des FARDC. Ce n'est pas la première fois que des opérations conjointes sont planifiées ou menées par les FARDC et la MONUC.

La MONUC continuera à mettre en œuvre son mandat d'appui aux autorités légitimes congolaise pour restaurer l'autorité de l'état, rétablir la paix et une sécurité durable au Congo. Elle réaffirme que la protection des civils demeure au cœur de ses préoccupations et de ses actions et demande instamment à toutes les forces en présence de respecter le droit humanitaire international.

La MONUC ne saurait tolérer que des menaces soient proférées à son encontre par quiconque et surtout pas par un groupe armé illégal. La MONUC adresse une sérieuse mise en garde à ceux qui la menacent et menacent ceux qui travaillent pour et avec elle. De tels propos, s'ils se concrétisaient par des actes hostiles à l'encontre des personnels onusiens, humanitaires ou la population civile, portant atteinte à leur intégrité physique, résulteraient en des conséquences graves pour leurs auteurs, qui devront répondre de leurs actes.

Nous tenons à souligner que la MONUC continuera de répondre favorablement aux demandes de reddition des combattants. La MONUC invite, une fois de plus, tous les groupes armés congolais à déposer les armes et à rejoindre, sans délai et sans condition, les différents centres de brassage.
ACTIVITÉS SECTION PROTECTION DE L'ENFANT MONUC
De 21 au 23 novembre 2007, la section Protection de l'enfant de la MONUC à Goma, a participé à une mission conjointe à Kirolwe et Kitshanga, dans le territoire de Masisi au Nord Kivu. Les conclusions de cette mission a permis de savoir que des jeunes hommes âgées de 13 à 18 ans ont régulièrement été aperçus parmi les troupes illégales, notamment celles des dissidents de Laurent Nkunda, démontrant que le recrutement – souvent forcé des jeunes continue. La section Protection de l'enfant a distribué 200 cartes « Enfants quittez les groupes armés ». Une fréquence radio établie par la section DDRRR à Kilolirwe diffuse régulièrement des messages condamnant la présence d'enfants au sein des groupes armés et appelle les enfants à rejoindre le personnel de la MONUC pour une assistance.

À noter aussi que le 20 novembre, le colonel Mugabo, du mouvement Mayi-Mayi/PARECO, commandant à Nyabiondo, dans le territoire de Masisi, s'est séparé de dix enfants et les a remis à la section DDRRR de la MONUC. Les enfants ont été conduits auprès des agences de protection de l'enfance sur le terrain.

Depuis juin 2007, plus de 800 enfants sont sortis des différentes factions militaires au Nord Kivu. La MONUC encourage tous les enfants à en faire autant et demande aux groupes armés et aux communautés, de ne pas les exposer aux risques causés par leur participation aux activités militaires. La MONUC tient à rappeler que le recrutement d'enfants est un crime de guerre et un crime contre l'humanité.

ACTIVITÉS BUREAU SIDA MONUC
Créé en 2002, en application de la Résolution 1308 du Conseil de sécurité, ce bureau a pour tâche de mettre en œuvre une stratégie globale de prévention du VIH /SIDA pour les personnels civils et en uniforme qui sont exposés au virus. Cette stratégie repose sur 5 piliers : information pour une prise de conscience et un comportement à moindre risque, production et vulgarisation de matériels de sensibilisation et d'objets promotionnels, mise à disposition de préservatifs, dans un but préventif et à ne pas comprendre comme une incitation au comportements à risque, conseil et dépistage volontaire, prévention des accidents d'exposition au VIH. À cela s'y ajoute un volet relations communautaires consacré à la communauté d'accueil, sous forme d'assistance technique et parfois d'appui financier par le biais des Projets à impact rapide de la MONUC. Le 1er décembre 2007 sera célébrée la 20ème édition de la célébration de la Journée mondiale du SIDA. Jusqu'en 2010, le thème « Tenir la promesse » sera reconduit mais, cette année-ci, l'accent sera mis sur le leadership.

En 2001, les chefs d'État et de Gouvernement ont pris l'engagement solennel de faire front face à la pandémie dévastatrice du VIH, et des sommes considérables ont été injectées par la suite à cet effet dans des programmes variés de lutte contre le VIH et le SIDA. À moins de trois ans de 2010, il reste beaucoup à faire et les défis persistent encore : défi de la faible prise de conscience de l'ampleur et de la gravité du phénomène, défi de la faible connaissance élémentaire des modes de transmission et des moyens de prévention, y compris connaître son statut, défi surtout de l'accès universel au traitement et aux soins.

Près de 500 nouvelles infections sont enregistrées tous les jours en République démocratique du Congo, dont la moitié chez les jeunes de 15 à 25 ans ; ici, la pauvreté et l'ignorance, la prostitution officielle et déguisée, les violences sexuelles multiformes et les croyances et pratiques empiriques, les crises humanitaires liées aux conflits sont autant de facteurs de vulnérabilité propres à exacerber le mal.

Les Casques Bleus et autres personnels de la MONUC ne sont pas épargnés par la menace du VIH, virus qui ne connaît et respecte aucune frontière. Chacun doit donc faire le point et agir en conséquence et en toute responsabilité. C'est pourquoi il y a lieu d'intensifier la lutte par une plus grande implication de chacun et de tous ; le mot d'ordre est que tout leader prenne les devants et être convaincu et engagé.

La MONUC a décidé de mettre l'accent cette année sur le dépistage volontaire, comme complément et porte d'entrée à d'autres programmes. C'est par la connaissance du statut qu'individuellement et collectivement, les comportements peuvent évoluer vers le moindre risque et un traitement instauré chez les éligibles.

Pour ce qui concerne les contingents, la politique du Département des missions de maintien de la paix de l'ONU est d'encourager les pays contributeurs de troupes au dépistage des soldats à déployer en théâtre de maintien de la paix, sans pour autant faire du statut VIH un critère isolé d'aptitude médicale.

Cette règle s'applique aussi aux personnels civils et nul ne peut être empêché d'accéder à un emploi dans les Nations unies, ou en être exclu, au seul motif d'être séropositif.
Il s'agira donc de faire campagne pour la promotion du dépistage volontaire, programme rendu difficile à exécuter par la crainte : la crainte d'être un sujet de conversation, crainte d'être mis au ban de la société, crainte de perdre son emploi. Il s'agira aussi, le moment venu, pour les leaders de donner l'exemple pour encourager les plus hésitants à aller au dépistage.

À Kinshasa, le bureau VI/SIDA organisera une cérémonie le 30 novembre, en collaboration avec la Brigade Ouest de la MONUC. La plupart des bureaux provinciaux de la MONUC ont également l'habitude de célébrer la Journée mondiale du SIDA, avec le concours des officiers chargés des activités civiles-militaires et du corps médical, ciblant les personnels de la Mission et la communauté d'accueil. Ce sont en général des conférences ciblées sur le VIH, des campagnes de sensibilisation sur le VIH pour un comportement à moindre risque, des rencontres sportives amicales, des manifestations culturelles et autres concours. Le bureau SIDA de la MONUC apporte son appui sur le plan technique et en fournissant des matériels de vulgarisation et des objets promotionnels.

CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA
À l'occasion de la journée de la lutte contre le SIDA, le système des Nations unies, à travers son Coordinateur résident, organise une conférence de presse ce vendredi 30 novembre 2007 dans la salle des réunions du PNUD, de 15 heures à 17 heures. Cette conférence permettra de présenter à la communauté nationale l'orientation et la portée du thème adopté pour l'année en vue et ce que sera l'apport du système des Nations unies dans la réponse nationale dans la lutte contre le VIH/SIDA en RDC. Elle offrira également l'occasion, au Coordinateur résident, de réaffirmer l'engagement du système des Nations unies à appuyer le gouvernement congolais dans ses efforts de lutte, tout en éclairant l'opinion nationale sur toutes les questions de l'heure relatives à la lutte contre le VIH/ SIDA en République démocratique du Congo.

RÉACTION DE LA MONUC SUR LES INGÉRENCES EXTRA-JUDICIAIRES
La MONUC demeure préoccupée par la persistance de la pratique d'ingérences extra-judicaires de certaines autorités congolaises dans l'administration de la justice au Nord Kivu. À titre de nouvel exemple, la gestion du dossier à charge contre l'ancien bourgmestre de la Commune de Karisimbi de Goma, actuellement député provincial, pour détention illégale d'armes de guerre, incitation des militaires à commettre des infractions, violation de domicile, extorsion et menace d'attentat. Le Bureau des Droits de l'homme de la MONUC a appris que le Premier président de la Haute cour militaire à demandé le transfert du dossier physique de Goma à Kinshasa. Ce dossier a affronté un grand nombre de blocages de tous types depuis depuis novembre 2005, ce qui démontre encore une fois que les interférences extra-judiciaires continuent à jouer un rôle clé comme cause de l'impunité qui règne dans l'administration de la justice. La MONUC déplore ces ingérences qui ne permettent pas d'avancer vers la consolidation d'un véritable état de droit en RDC.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES MONUC
Au Nord Kivu, la Section des affaires civiles de la MONUC a effectué, la semaine passée une mission à Rutshuru, au lendemain des affrontements qui y avaient opposé les FARDC aux troupes du général dissident Laurent Nkunda. La mission a rencontré des représentants des populations déplacées, de la société civile, des autorités locales et traditionnelles et échangé avec eux sur le rôle de la MONUC, notamment en matière de protection des civils, ainsi que sur le Communiqué conjoint de Nairobi. Ces discussions ont notamment permis de constater une nouvelle fois la nécessité de convaincre les FARDC d'éloigner leurs positions des centres de population, qu'ils soient urbains ou de déplacés.

Toujours au Nord Kivu, la Section des affaires civiles s'est rendue cette semaine au sud du Territoire de Lubero, afin d'y évaluer les besoins en termes de protection des civils, qui sont très importants, et les conditions de retour des déplacés, encore insatisfaisantes. L'obstacle majeur à la stabilisation de la région et au retour des déplacés est lié à la présence des éléments du Front Démocratique de Libération du Rwanda (FDLR) et des Patriotes Résistants Congolais (PARECO), qui ont occupé le vide laissé par les redéploiements successifs des FARDC. L'essentiel des troupes des PARECO semble constitué de mineurs et que celles-ci paraissent entretenir, par endroits, de bonnes relations avec la population locale.

Notons enfin, dans la province de l'Équateur, cette autre mission de la Section des affaires civiles dans le district du Nord Ubangi (Gbadolite et Mobayi Mbongo, chef-lieu de district situé à environ 25 km de Gbadolite). Cette mission, qui a été effectuée dans le cadre du soutien apporté par la MONUC à la mise en place d'institutions démocratiques, avait pour principal objectif de prendre contact avec les autorités locales et les différentes composantes de la société civile et de procéder à une première évaluation d'ensemble de leurs capacités d'organisation et de fonctionnemen