Verbatim point de presse-21 novembre 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-21 novembre 2007

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- VISITE DE L'EXPERT INDEPENDANT DES DROITS DE L'HOMME POUR LA RDC.
- SITUATION MILITAIRE
- ALLÉGATIONS CONCERNANT UN CAS D'ABUS ET D'EXPLOITATION SEXUELS PAR UN SOLDAT DE L'ONU EN RDC
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES MONUC
- ACTIVITÉS UNICEF : CAMPAGNE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES EN RDC
- ACTIVITÉS PAM

VISITE DE L'EXPERT INDEPENDANT DES DROITS DE L'HOMME POUR LA RDC.
Du 27 novembre au 06 décembre 2007, M. Titinga Frédéric Pacere, expert indépendant sur la situation des droits de l'Homme en République démocratique du Congo, effectuera sa troisième visite de travail en RDC. Les précédentes ont respectivement eu lieu en 2004 et 2005.

Au cours de son séjour, l'expert indépendant s'entretiendra avec les plus hautes autorités de l'Etat congolais, le Représentant Spécial du Secrétaire général, le corps diplomatique, les chefs d'agences du système des Nations unies, ainsi qu'avec des représentants des organisations de défense des droits de l'homme et de la société civile. Après Kinshasa, M. Titinga Frédéric Pacere se rendra à Goma, capitale provinciale du Nord Kivu.

Eu égard aux récents développements sociopolitiques, sécuritaires et judiciaires qu'a connus la République démocratique du Congo, cette visite a pour but de recueillir des informations sur les perspectives de l'amélioration de la situation des droits de l'homme en RDC.

M. Pacere, Président-fondateur d'Avocats sans frontières, Premier bâtonnier de l'Ordre des avocats du Burkina Faso, actuellement avocat au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, a été nommé expert indépendant sur la situation des droits de l'Homme en RDC en 2004 par l'ancienne Commission des droits de l'Homme de l'ONU. Son mandat, tel que défini par la Résolution 2004/84 du 21 avril 2004 de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU consiste à fournir une assistance au gouvernement de la RDC dans le domaine des droits de l'homme, à examiner l'évolution de la situation des droits de l'homme et à vérifier que les obligations sont remplies dans ce domaine.

SITUATION MILITAIRE
Cette semaine, la situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire, au Nord Kivu elle reste tendue, mais sans incident notable.

Ituri : Le 18 Novembre, 11 combattants du FRPI se sont volontairement rendu à la MONUC à Boga (40 km au Sud ouest d'Aveba). Cette reddition est le résultat d'une opération conjointe entre la MONUC et les FARDC à Aveba, dans le cadre de l'opération IRONSTONE qui a commencé depuis le 30 octobre. Les miliciens ont été transférés à Bunia par les FARDC.

L'opération conjointe ITURI INTERVENTION a commencé depuis le 12 novembre avec la mise en place d'une base opérationnelle mobile à LALO. Les premiers résultats positifs de cette opération se font sentir avec le retour de familles de déplacés et des enfants à l'école. A partir de cette base, une patrouille a atteint le 19 novembre KPANBUNE (à 10 Km au Nord de LALO), le village d'où est originaire le major Salim, leader du groupe dissident du Front Nationaliste Intégrationniste (FNI) actif dans la zone de LALO. L'objectif de cette patrouille était de rencontrer les autorités locales et de les convaincre de la nécessité pour Salim et ses hommes de déposer les armes et de rejoindre le processus de brassage.

Nord Kivu: Samedi 17 et dimanche 18 novembre, 32 combattants, dont 21 Mayi-Mayi du groupe de Kasereka, 8 éléments « nkundistes » et 3 miliciens du FDLR, se sont rendus aux différentes bases de la MONUC déployées dans les territoires de Rutshuru et de Masisi.
La mise en place de la base opérationnelle de BUNAGANA contribue activement au retour des déplacés dans la zone frontière avec l'Ouganda. Cette semaine encore, de nombreux déplacés sont retournés dans leur village et la circulation sur l'axe BUNAGANA-BURAI se normalise.
La base opérationnelle de MUSHAKE a été rouverte le 17 novembre. La présence d'éléments de la MONUC à Mushake permet désormais la libre circulation sur l'axe GOMA-SAKE-MASISI. Cet axe est en effet essentiel pour le ravitaillement des populations du Masisi et l'approvisionnement de la ville de Goma.
Sud Kivu: Le général MUSTAPHA, commandant le camp de KITONA, continue les négociations à KAMOMBO avec les dissidents. Le Colonel BISOGO s'est montré prêt à rejoindre le brassage sous certaines conditions qui sont négociées avec le gouvernement. La MONUC, à partir de sa base opérationnelle de MINEMBWE, se tient prête à assurer son rôle de facilitateur dans ce processus.

Katanga: Le frère de Makabe a rencontré l'équipe d'observateurs de la MONUC à MALEMBA N'KULU pour ouvrir des négociations avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Makabe contrôle un groupe d'environ 600 Mayi-Mayi dans cette zone du Katanga. Cette démarche est un élément très positif.

ALLÉGATIONS CONCERNANT UN CAS D'ABUS ET D'EXPLOITATION SEXUELS PAR UN SOLDAT DE L'ONU EN RDC
Le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la MONUC, la Mission de maintien de la paix de l'ONU en DRC, a demandé à ce qu'une enquête soit immédiatement menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations unies, suite à des allégations d'abus et d'exploitation sexuels avec violences, à l'encontre d'un soldat de la MONUC basé à Bunia, capitale du District de l'Ituri, dans le Nord Est de la RDC, survenus dans la nuit du 13 au 14 novembre.

Toute allégation de cette nature étant prise très au sérieux par la Mission et au vu des premières constatations des services de sécurité MONUC de Bunia, le Représentant Spécial voudrait s'assurer et assurer le public, que ces graves allégations fassent l'objet d'une investigation approfondie. Les enquêteurs du BSCI sont déjà à pied d'œuvre à Bunia, où ils bénéficient de l'assistance et de la totale coopération du contingent concerné.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
En Ituri, le travail conjoint de la Section des Affaires civiles et de la Brigade de l'Ituri a abouti au déploiement d'une équipe mobile de casques bleus dans la zone de Lalo, à 20 kilomètres au nord de Fataki, dans le territoire de Djugu. Une mission conjointe avait eu lieu le 2 Novembre et soulevé le problème du retour dans leurs foyers de près de 3 000 ménages qui s'étaient déplacés entre février et septembre 2007 à la suite d'affrontements entre les FARDC et les milices du FNI. Il est anticipé que le déploiement de la MONUC permettra le retour progressif et dans la dignité des déplacés dans leurs villages. Au cours d'une rencontre de coordination avec les partenaires humanitaires et de développement au Kasaï Occidental, la Section des Affaires civiles a reçu des rapports faisant état du refoulement d'au moins 510 nouveaux Congolais en provenance de l'Angola les premières trois semaines du mois de Novembre. Cela élève le nombre total des personnes refoulées au Kasaï Occidental, depuis le debout de l'année, à 30 000 personnes.

Les territoires de Tshikapa et Luiza qui concentrent la plupart des personnes refoulées seront spécifiquement ciblés par les interventions des partenaires humanitaires à travers les mécanismes de financement du Pooled Fund. Néanmoins il est également indispensable de développer des stratégies sur le moyen terme pour apporter des solutions durables à ce phénomène récurant dans la région. A cette fin la Section des Affaires Civiles s'approchera des autorités provinciales pour faciliter le développement d'un plan de réintégration communautaire en faveur des personnes refoulées.

ACTIVITÉS UNICEF : CAMPAGNE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES EN RDC
Ce samedi 24 novembre 2007, sera lancée à Bukavu une campagne nationale contre les violences sexuelles. Cette campagne réunit l'UNICEF et MONUC en collaboration avec le Ministère de la Condition Féminine et Famille (CONDIFFA) et plusieurs autres partenaires.

La campagne dénommée "STOP AU VIOL MAINTENANT" s'inscrit dans le Programme d'Action Conjoint des Nations Unies contre les violences sexuelles dans les zones en conflit. Sur le plan international, ce Programme d'Action des Nations Unies réunit dix Agences dont l'UNICEF.

C'est dans le cadre de ce Programme d'Action Conjoint du Système des Nations Unies contre les violences sexuelles dans les zones en conflit que l'UNICEF pour le compte des dix Agences est entré en collaboration avec V-Day, un organisme international, pour lancer une campagne en faveur de la RDC.

La campagne va durer 2 ans, et elle vise a, sur le plan international à conscientiser le monde entier sur les violences commises contre les femmes et les filles en RDC et sur leurs effets dévastateurs sur la santé physique et psychique, des familles et des communautés. Elle vise également à demander des mesures spécifiques pour mettre fin à l'impunité et punir les auteurs, tout en aidant les femmes congolaises à être maîtres de leur avenir, et à s'approprier leur vie (à travers des initiatives à base communautaire).

En République démocratique du Congo, la campagne nationale, vise à instaurer une culture de tolérance zéro des violences sexuelles en RDC et à inciter le gouvernement et les différentes autorités politico administratives à s'engager davantage dans la prévention de toute forme des violences sexuelles, l'assistance aux survivants et la lutte contre l'impunité. Enfin, cette campagne a pour but aussi d'aider les femmes congolaises à être maître de leur avenir et à s'approprier leur vie (à travers des initiatives à base communautaire). La participation des Ministres, des Députés et des Sénateurs nationaux aux cotés des Ambassades et Chefs des Missions est attendue à la cérémonie de lancement à Bukavu.

ACTIVITÉS PROGRAMME ALIMENTAIRE MONIAL (PAM)
Dans le Nord Kivu, des activités de distribution de vivres du Programme alimentaire mondial, continue de cibler plus de 28.600 personnes déplacées à Masisi Centre, Buguri et Lushebere. Ces distributions ont commencé depuis le vendredi 16 novembre. Les équipes de distribution de la Caritas sont ralenties dans leur travail par les délais d'acheminement des vivres sur les sites. Ces retards sont causés par l'état de la route, difficilement praticables par ces temps de pluies abondantes. Un premier lot de 130 tonnes a déjà été distribué à Masisi Centre. Un convoi de 12 camions chargés de 130 tonnes additionnelles de vivres a quitté Goma le lundi 19 novembre et a atteint Masisi centre le mardi 20 novembre dans la nuit; un dernier convoi de 130 tonnes devrait atteindre Masisi – centre jeudi dans la soirée pour que la totalité des déplacés ciblés à Masisi-Centre, Buguri et Lushebere soit servie.

Par ailleurs, depuis plus d'un mois et demi, la cité de Kindu attend un approvisionnement de 500 tonnes de vivres. Partis de Lubumbashi, par voie ferroviaire, ces vivres sont immobilisés à Kabongo, dans le Katanga, par manque de locomotive pour tirer les wagons jusqu'à Kindu. Aux dernières nouvelles, la locomotive qui devait amener les vivres à Kindu a été affectée à la traction d'un convoi de ciment pour l'université de Kindu. Actuellement, les quelques 10 centres thérapeutiques et de supplémentaire éparpillés dans la province du Maniema se sont vidés de leurs patients. Du temps où les approvisionnements de vivres étaient réguliers, ces centres soignaient plus de 4.500 enfants mal nourris par mois. Aujourd'hui, les mères n'amènent plus leurs enfants dans ces centres pour des soins et une alimentation appropriés. Elles ont choisi de vaquer à leurs occupations quotidiennes pour pouvoir nourrir toute leur famille. Les enfants atteints de malnutrition sévère sont abandonnés dans les cases.

Dans le Sud Kivu, les prévisions des récoltes sont peu réjouissantes, selon plusieurs communautés rurales. La cause principale est le mauvais temps qui a régné au cours des six derniers mois. Dans les territoires de Kabare et Walungu — la partie montagneuse de la province —, des milliers d'hectares de cultures en pleine floraison ont été frappés par la grêle. Dans la zone forestière, sur les territoires de Mwenga et Shabunda, les pluies incessantes n'ont pas permis aux paysans de recourir à leurs techniques habituelles de défrichage des champs. Plus de 150.000 personnes en situation d'insécurité alimentaire sont recensées dans ces localités. Ce sont des personnes déplacées ou des anciens déplacés nouvellement réinstallés dans leurs villages d'origine. Dès janvier 2008, elles seront victimes de l'insuffisance vivrière générale qui prévaudra dans leurs contrées. Dès à présent, le PAM révise son pipeline pour intégrer ces besoins prolongés d'assistance alimentaire.