Verbatim point de presse-12 avril 2006

13 fév 2009

Verbatim point de presse-12 avril 2006

Bonjour et bienvenu à notre rencontre hebdomadaire. Vous le savez déjà, le Conseil de sécurité des Nations vient de prendre une résolution pour renforcer l'effectif militaire de la MONUC en vue d'une plus grande sécurisation des élections à venir.
La résolution 1669 votée le 10 avril 2006 à l'unanimité, autorise le redéploiement temporaire en RDC d'un bataillon d'infanterie pakistanais, d'un hôpital militaire jordanien et d'environ 50 observateurs militaires. La MONUC se réjouit de cette décision qui, encore une fois et si cela est nécessaire, confirme son engagement et sa détermination à assister le peuple congolais et à soutenir le processus de paix en RDC jusqu'à son aboutissement heureux. Ce renfort sera stationné dans nord et le centre du Katanga.

Toujours concernant le Katanga, le représentant du PAM était ici la semaine dernière pour vous informer des efforts des Nations Unies pour faire face à la situation humanitaire. De son côté, la MONUC a dépêché à Mitwaba une équipe qui travaille sur les questions militaires en attendant le déploiement de ses troupes dans le nord et le centre du Katanga au plus tard le 28 avril.

Le lundi dernier, le secrétaire général des Nations Unies a reçu à Séville, en Espagne un don de 30,000 euros pour son effort en faveur de la bonne entente entre chrétiens, juifs et musulmans. Il a décidé de mettre cette somme à la disposition du FUNUAP pour financer un programme d'assistance aux femmes victimes de lutte contre les violences sexuelles à Kisangani que sa femme avait visité lors de leur dernier séjour en RDC.

La CEI a annoncé la semaine dernière la fin du dépôt de candidatures pour les élections à venir. La MONUC continue de rester attentive aux développements dans ce processus et attend donc elle aussi la publication de la liste pour les législative par la CEI.

La MONUC suit aussi avec attention les évènements de Bukavu surtout au moment où le pays s'apprête à entrer dans une phase de campagne électorale. Elle travaille main dans la main avec les autorités provinciale du Sud Kivu et les FARDC pour un retour rapide au calme dans la ville de Bukavu

Dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan National de Formation de la Police Nationale Congolaise, la Police Monuc, poursuit son programme de recyclage des unités d'intervention de la PNC (Groupe Mobile d'Intervention) , à travers tout le pays. Trois (3) équipes mobiles de formateurs de la Police Monuc ont ainsi entrepris de recycler pendant 15 jours,les GMI de Bandundu ( début le 7 Avril); de Kisangani, le 8 et de Kolwezi, aujourd'hui même. Les 480 policiers qui seront ainsi recyclés s'ajouteront aux 2788 policiers formés en 2005 par la Police de la Monuc , ainsi qu' aux 956 recyclés du 1er trimestre 2006 dans toutes les provinces de la RDC, sans exception. Le cycle de formation se poursuivra jusqu' aux élections, en même temps que des actions de formation similaires dispensées par certains pays comme l'Angola, la France et la République Sud Africaine.
La Monuc a, à ce jour, formé plus de 30 000 policiers congolais dans tous les domaines de leurs activités professionnelles, notamment dans ceux ayant un rapport étroit avec la sécurisation des élections.

Pour ceux qui ne le savent pas, le verdict du procès des auteurs présumés de viols massifs et de crimes contre l'humanité, commis à Songo Mboyo (600 Km au nord-est de Mbandaka), le 22 décembre 2003, est attendu pour ce jour, mercredi 12 avril 2006. Douze militaires de l'ex-9ème bataillon FARDC sont à la barre. C'est la première fois en RDC que des militaires de l'armée congolaise sont jugés pour crimes contre l'humanité à cause de viols de femmes. La MONUC qui n'a épargné aucun effort dans cette affaire se prononcera une fois le verdict rendu et connu.

Je ne voudrais pas passer sous silence l'arrestation en Allemagne la semaine dernière du leader des FDLR, M. Ignace Murwanashyaka, La MONUC salue cette initiative qui représente une avancée significative dans la lutte contre l'impunité. Elle espère que M. Ignace Murwanashyaka, sera présenté rapidement devant la justice. Une copie du communiqué de presse de la MONUC à ce sujet est disponible à la fin de la conférence de presse.

Dans le même ordre d'idée, la MONUC note avec satisfaction l'initiative des autorités ougandaises qui ont arrêtés 5 membres du Mouvement révolutionnaire congolais (MRC). Elle espère que ces individus ne pourront pas retourner en Ituri pour continuer leur œuvre de déstabilisation.

Je voudrais également vous annoncer la présence dans nos murs de l'équipe des Nations Unies qui travaille sur l'embargo sur les armes et les trafics d'armes dans la région. C'est une visite normale de travail qui entre dans le cadre de son mandat.

Deux petits points pour clôturer. Le premier concerne nos collègues qui reprennent nos articles publiés sur monuc.org. Juste pour leur rappeler que si la reprise de ces articles est gratuite, nous souhaiterions tout de même que la source soit indiquée. Juste pour une question de déontologie. Le deuxième point concerne la couverture des élections. La Monuc offrira dans la mesure de ses possibilités un transport gratuit aux journalistes qui veulent se rendre dans les provinces. Inutile de préciser que nos services s'arrêtent au niveau du transport. Nous n'offrons pas de prise en charge.

Je passe maintenant la parole au Lieutenant-colonel , Frédéric Médard pour vous faire part des questions militaires. Mon colonel,...

Dans le district de l'Ituri, suite à une attaque contre le village de NDO OKEBO, perpétrée le 8 avril par des éléments Lendu, le bataillon népalais a envoyé une patrouille pour stabiliser la situation et porter assistance aux populations, distribuant à cette occasion de la nourriture à 80 déplacés.
Pour sa part, le 8 avril, le bataillon bangladais stationné à MARABO et KOMANDA a sécurisé la route jusqu'à BUNIA, à la recherche de groupes armés, tandis que le bataillon pakistanais stationné à KAGABA conduisait une patrouille jusqu'à BAGORO pour s'assurer de la situation sécuritaire dans le secteur. Lors de cette patrouille, contact a été pris avec le commandement local des FARDC.
Du 9 au 11 avril, sur renseignements, une opération de bouclage et de ratissage a été conduite dans les régions de NYAMAVI, FITCHAMA et BOA par les Casques bleus bangladais. Près de NYAMAVI, des miliciens se sont enfuis devant les soldats de la MONUC, abandonnant 2 fusils d'assaut AK-47 avec chargeurs et munitions. Dans le même temps, le bataillon bangladais a poursuivi l'entraînement de la 811e brigade FARDC à NYAMAVI.

Dans la province du Nord Kivu, le 7 avril, une patrouille du 1er bataillon indien à NYAMITWITWI, a essuyé des tirs sans conséquence de FDLR embusqués à 3 Km dans les collines de MAMAMANDARA. Au cours de la semaine écoulée, la brigade indienne a poursuivi les patrouilles avec le DDRRR, en se rendant notamment à BURIA, à 10 Km à l'est du village PINGA, sur la route de KALEMBE. Des cadres FDLR y ont été sensibilisés sur l'intérêt qu'ils avaient à rejoindre le processus de démobilisation et de rapatriement. Enfin, une base d'opération mobile a été déployée à MIRANGI, à 40 Km au sud de KANYABAYONGA pour renforcer la sécurité et tisser des relations avec les FARDC et les populations locales, afin de faciliter le retour des déplacés vers leurs villages.

Dans la province du Sud Kivu, le contingent pakistanais a continué à apporter un soutien logistique et opérationnel aux troupes FARDC engagées dans l'opération SOUTH SUSTAIN qui se poursuit conformément aux prévisions. Le 9 avril, les FARDC ont quitté BUNYAKIRI pour se réinstaller sur leurs positions de BITALE, avec l'appui des Casques bleus : des patrouilles sont désormais conduites depuis cette zone en vue de restaurer un climat de confiance parmi les populations civiles. Aucun n'incident n'est d'ailleurs à signaler.
En revanche, plus préoccupants ont été les assassinats perpétrés dans l'agglomération de BUKAVU par des individus en armes et contre lesquels la population a manifesté son exaspération.
Ces faits sont des crimes de droit commun.
Les soupçons de la population se portent vers les soldats FARDC quoiqu'à ce jour, aucun élément n'a permis d'en identifier formellement les auteurs.
Conformément à son mandat, la MONUC apportera tout le concours nécessaire aux autorités congolaises qui sont chargées de tout mettre en œuvre pour rétablir le calme et la sérénité à BUKAVU. Cela passe autant par l'identification des auteurs de ces crimes que part le respect d'une stricte discipline au sein des unités FARDC.
A cet effet, le commandant de la brigade du SUD KIVU a proposé aux autorités congolaises l'application de mesures particulières comme :
- de renforcer le nombre des patrouilles dans les quartiers concernés par ces agressions ;
- d'effectuer des patrouilles conjointes Police nationale congolaise, Forces armées congolaises et les Casques bleus ;
- d'interdire la nuit, dans la ville, tout déplacement de militaires isolés en armes ;
- de créer un centre d'opérations conjoint pour coordonner l'action des patrouilles et répondre plus efficacement à de tels événements s'ils devaient se reproduire ;
- d'éloigner le centre de désarmement de l'agglomération de BUKAVU.
La MONUC veillera avec une attention particulière à l'application de ces mesures qui pour la plupart ont reçu l'agrément des autorités civiles et militaires congolaises.
Alors que le nombre de miliciens et de rebelles décroît sur le territoire de la RDC, les forces congolaises ne doivent pas, faute de leur voir imposer les règles de discipline propres à toutes les armées, devenir source d'insécurité pour les populations qu'elles sont sensées protéger.
La MONUC s'attache à entretenir des relations de confiance avec les FARDC et notamment une meilleure connaissance mutuelle.
La MONUC demeure toutefois très vigilante, car elle est comptable de l'image des Casques bleus, représentant la communauté internationale.
A ce titre, elle conservera un esprit critique et sans concession à l'égard du comportement des FARDC. A cet effet, le commandant de la Force a demandé qu'à la fin de chaque mois, en liaison avec la Division des Droits de l'Homme, un compte-rendu exhaustif de toutes les exactions commises par les soldats congolais soit adressé au général chef d'état-major général des FARDC.

Nous allons maintenant passer à la séance des questions et réponses. Vous connaissez tous l'usage. Veuillez vous présenter ainsi que l'organe de presse que vous représentez. Merci.