Verbatim point de presse-17 octobre 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-17 octobre 2007

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi.
Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- DÉCLARATION DE LA MONUC SUR LA SITUATION AU NORD KIVU
- DÉCLARATION SRSG SWING, RENCONTRE PRESIDENT KABILA ET 5 AMBASSADEURS À GOMA
- RUMEURS DE SOUTIEN DE LA MONUC AUX SOLDATS DISSIDENTS DANS LE NORD KIVU
- SITUATION MILITAIRE
- INTIMIDATIONS ET MENACES DE RECRUTEMENTS FORCÉS D'ÉCOLIERS AU NORD KIVU
- AFFAIRES CIVILES MONUC
- ACTIVITES HCR
- ACTIVITES PAM
- ACTIVITES OCHA
- MORT DE TROIS GARDIENS DE PRISON À BULUO DANS LE KATANGA

DÉCLARATION DE LA MONUC SUR LA SITUATION AU NORD KIVU
La Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) continue au Nord Kivu à apporter son soutien aux Forces Armées de la RDC (FARDC), conformément à son mandat, aidant le Gouvernement à la restauration et à l'extension de l'autorité de l'état. Ce soutien comprend un appui logistique et l'évacuation médicale des blessés.

La MONUC accorde la plus haute priorité à son mandat de protection des civils et a déjà démontré sa détermination à utiliser tous les moyens à sa disposition pour s'acquitter de cette responsabilité cruciale. À cet égard, la MONUC rappelle à tous leur devoir de fondamental de respecter les normes de la loi humanitaire internationale ainsi que les droits de l'homme et de s'abstenir de toute action pouvant mettre en danger la population civile, y compris et en particulier, les groupes vulnérables.

La MONUC et les partenaires humanitaires – agences onusiennes et ONG internationales –demeurent extrêmement inquiets quant aux déplacements continus de populations dans les régions affectées par les combats et en appellent à tous les belligérants pour l'assurance d'un accès total et sans restriction aucune aux civils vulnérables et à tous ceux ayant besoin de protection et d'assistance.

La MONUC demande instamment à toutes les troupes dissidentes de rejoindre immédiatement le brassage, pour lequel la MONUC, avec le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, a déjà pris toutes les dispositions nécessaires, y compris l'aménagement de sites d'accueil et des moyens de transport.

DÉCLARATION DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL, APRÈS LA RENCONTRE DU PRESIDENT KABILA AVEC LES AMBASSADEURS D'AFRIQUE DU SUD, DE BELGIQUE, DES ETATS-UNIS, DE FRANCE, DU ROYAUME UNI ET LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.
Le lundi 15 octobre 2007, le Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila a rencontré les Ambassadeurs de l'Afrique du Sud, de la Belgique, des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni ainsi que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC à Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu. Au terme de cette rencontre, M.Williams L. Swing, en sa qualité de Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en RDC, a fait la déclaration suivante et je cite :

« Nous, les Ambassadeurs de 5 des pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi que moi-même, sommes honorés d'avoir pu rencontrer le Président de la République démocratique du Congo, ce jour, à Goma. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une série d'échanges réguliers que nous avons avec le Président Kabila, sur plusieurs questions d'intérêt commun. La réunion de ce jour a eu lieu à Goma parce que le Président y était en déplacement officiel et tenait à respecter son engagement pris la semaine dernière de nous recevoir le plus tôt possible, un mois après notre dernière rencontre, qui a eu lieu le 13 septembre dernier. Nos échanges d'aujourd'hui ont essentiellement porté sur la situation au Nord Kivu, mais aussi sur la table ronde qui doit se tenir sur la réforme du secteur de la sécurité, sur le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et sur la problématique des éléments armés des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).

Au terme de cette rencontre, nous tenons à réitérer que nous soutenons pleinement le Gouvernement du Président Kabila, démocratiquement élu, ainsi que son droit et son devoir de protéger et d'assurer la sécurité de tous les citoyens de la République démocratique du Congo.

Nous lançons un appel pressant à tous les dissidents pour qu'ils se rendent au « brassage », sans délai et sans condition, de même qu'aux FDLR, pour qu'ils rentrent chez eux immédiatement. Nous demandons par ailleurs à tous les acteurs de la région qu'ils se comportent en bons voisins et soutiennent la reconstruction de la RDC.

Nous tenons également à réitérer notre préoccupation face à la situation humanitaire qui prévaut au Nord Kivu et appelons tous les belligérants à assurer un accès total et sans restriction aucune des acteurs humanitaires aux populations civiles vulnérables.

Enfin, nous soulignons que le respect et la protection de toutes les communautés du Congo sont essentiels à l'instauration d'une paix durable, à la réconciliation nationale et au développement économique et social en République démocratique du Congo. » fin de citation.

RUMEURS DE SOUTIEN DE LA MONUC AUX SOLDATS DISSIDENTS DANS LE NORD KIVU.
Depuis quelques jours, certains organes de presse se sont fait l'écho d'un prétendu soutien des forces de la MONUC aux insurgés fidèles à Laurent N'Kunda. La MONUC s'inscrit en faux contre ce genre d'information qui ressort du domaine de la rumeur et d'une désinformation visant à l'instrumentalisation et la manipulation des populations. La MONUC tient à rappeler, comme l'a déclaré le Représentant spécial et conformément à son mandat, qu'elle continue d'apporter son soutien aux Forces Armées de la RDC (FARDC) au Nord Kivu, afin d'aider le Gouvernement à la restauration et à l'extension de l'autorité de l'état.

SITUATION MILITAIRE.
Sur un plan purement militaire la semaine passée s'est caractérisée par le maintien d'une situation relativement calme dans les grands trois quarts Ouest et Sud de la République démocratique du Congo et, en revanche, par la persistance d'une situation plus tendue dans son quart Nord Est et au Nord Kivu tout particulièrement.

Ituri.
Au cours des derniers jours le programme DDR-Phase III (Désarmement, démobilisation, réintégration), fortement soutenu par les autorités gouvernementales, s'est poursuivi en Ituri. Le nombre d'ex-combattants qui se sont présentés dans les centres de désarmement dépasse, à présent, 1 800 hommes. En outre, le ratio entre le nombre d'armes recueillies et l'effectif d'ex-combattants enregistrés est satisfaisant. (Il est rappelé que ce ratio est d'une arme individuelle pour un ex-combattant et d'une arme collective ou d'un poste de transmission pour trois ex-combattants). Toutefois, un certain nombre de membres des groupes dissidents, et du FNI en particulier, restent encore hostiles à un engagement spontané dans le processus DDR. Dans la région de Lalo ces derniers ont mêmes mené, les 7 et 15 octobre notamment, des attaques contre des éléments des FARDC.

En dépit de ces agressions, des actions dynamiques, coordonnées entre unités des FARDC et de la MONUC, visant à fermement inciter les derniers combattants rétifs à rejoindre les centres de désarmement et de démobilisation se sont poursuivies dans la région de Tché. C'est à cette fin également qu'une unité de la MONUC a été héliportée dans la région de Lalo le 9 octobre.

Nord Kivu : Au cours de la semaine passée des affrontements entre les éléments « nkundistes » et les FARDC, parfois avec des armes lourdes, ont eu lieu à proximité des localités de Gingwe, Chandago, Karuba, Biguru, Kahundo, Kanombe, Katsiru et Bukima.

Pendant ces affrontements, les forces de la MONUC ont pleinement soutenu les éléments des FARDC engagés, en réalisant, à leur profit, de nombreuses opérations de transport logistique et d'évacuation de blessés ainsi qu'en mettant à leur disposition, par exemple, plus de 20 000 rations de combat.
C'est pourquoi, les militaires de la MONUC ont été profondément peinées de savoir qu'à la fin de la semaine dernière, dans la région de MASISI, un de leurs éléments, alors qu'il réalisait l'évacuation de blessés des FARDC, a subi des jets de pierre, de la part d'un certain nombre d'habitants visiblement excités.

Par ailleurs et conformément au mandat fixé par l'ONU, une compagnie de la MONUC s'est déployée d'abord à Mushake puis à Kilolirwe afin de protéger les populations déplacées en raison des combats et donc particulièrement vulnérables tandis que d'autres unités renforçaient les dispositifs de sécurité déployés auprès des camps de réfugiées et multipliaient les escortes d'équipes des humanitaires agissant sur le terrain.

Enfin, dans le même espace-temps, la MONUC a continué d'assurer la défense des agglomérations de Goma et de Sake en engageant pour cela, régulièrement, ses hélicoptères d'attaque dans des missions de surveillance.

Sud Kivu : Le 10 octobre, un groupe du FDLR a restitué à une unité des FARDC trois femmes qui, au début de l'année 2007, avaient été enlevés par un groupe RASTA. Des unités des FARDC et de la MONUC ont par la suite, dans le cadre d'une opération conjointe, poursuivi et appréhendé une partie des coupables de tels enlèvements.

Par ailleurs, les unités de la MONUC conduisent encore, en ce moment même, des opérations visant à juguler les actes de banditisme et d'atteinte aux droits de l'homme commis par des groupes de dissidents dans les régions de LUBERIZI et de KIRINGE.

Katanga : En lien direct avec les événements du Nord Kivu, il faut souligner que 30 ex-combattants des forces « nkundistes » ont rejoint au début de cette semaine le centre de brassage de KAMINA. Cela porte à près de 370 le nombre d'ex-« nkundistes » aujourd'hui présents dans ce centre aux côtés de plus de 100 ex-combattants issus de groupes Mayi-Mayi.

INTIMIDATIONS ET MENACES DE RECRUTEMENTS FORCÉS D'ÉCOLIERS AU NORD KIVU.
Environ 150 élèves en provenance du groupement de Jomba à une dizaine des kilomètres de Rutshuru – centre sont regroupés depuis lundi dans la cité de Rutshuru. Ces élèves dont l'âge varie entre 7 et 18 ans, filles et garçons, confondus disent avoir fui les menaces et intimidations d'élèves d'autres communauté, accompagnés de soldats dissidents et par crainte de tentatives de recrutement forcé dans les rangs du Général déchu Laurent Nkunda. Selon des témoignages de certains de ces élèves, que les Casques bleus de la MONUC ont pu rencontrer, ces derniers se sont enfuis vers Rutshuru-centre alors que des militaires du CNDP commençaient à encercler leurs écoles. Selon la police de Tshengero, un certain nombre d'élèves auraient pris la fuite dans d'autres directions.

AFFAIRES CIVILES MONUC.
À Goma et Kinshasa, la section des Affaires civiles de la MONUC a finalisé, lors de la semaine écoulée un projet mené en partenariat avec la composante Coordination civile et militaire (CIMIC - G-9) de la MONUC et les acteurs humanitaires, ONG et agences des Nations Unies. Ce projet vise à intégrer dans la planification militaire de la Mission, les priorités des humanitaires en termes de protection et d'accès aux populations civiles au Nord Kivu, et harmonise les hypothèses de travail de la MONUC et du Plan de contingence humanitaire pour la Province.

Un certain nombre d'axes clés ont notamment été identifiés, ainsi que les zones actuelles et probables de regroupement des populations, dans le but général de minimiser l'impact des opérations en cours et de faciliter une réponse humanitaire rapide et coordonnée.

Alors que la situation sécuritaire s'est fortement dégradée et compte tenu du nombre croissant des déplacés internes, aujourd'hui estimé à plus de 700 000 après plus de 160 000 nouveaux déplacements répertoriés le mois dernier, humanitaires et casques bleus doivent faire face à des contraintes opérationnelles fortement accrues. Il est donc essentiel que la coordination entre ceux-ci fonctionne pleinement, pour une allocation la plus stratégique possible des ressources disponibles et une protection optimale des civils, qui constitue la première priorité de la MONUC.

En Ituri, la section des Affaires civiles a, par ailleurs, facilité hier mardi 16 octobre, une mission conjointe réunissant agences des Nations unies (OCHA - Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, FAO - Organisation des Nations unies pour l'agriculture, PAM - Programme alimentaire mondial) et l'inspection provinciale de l'agriculture du Territoire de Mahagi. Cette mission avait pour but de délimiter la zone sinistrée de Ndaro (75 km Sud/Mahagi) et d'évaluer l'ampleur des dégâts causés par l'inondation et le glissement de terrain de ces derniers jours, afin de planifier une assistance humanitaire en vivres et en intrants agricoles.

ACTIVITÉS HAUT COMMISSARIAT AUX RÉFUGIÉS (HCR)
Chaque jour de nouveaux déplacés arrivent près de la ville Goma, dans les sites de Rutshuru et à Masisi. Au cours des 10 derniers jours, le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) a pu confirmer l'arrivée de 500 nouveaux déplacés dans les sites de Mugunga près de Goma. Ce nombre ne représente qu'une petite partie de l'ensemble des nouveaux afflux, surtout dans le Masisi, où le HCR n'a pas accès en ce moment en tant qu'acteur humanitaire et où des milliers de Congolais civils étaient de nouveau déplacés au cours des dix derniers jours.

Depuis décembre 2007, ce sont près de 375 000 Congolais qui se sont déplacés au Nord Kivu, en tenant compte des nouveaux déplacements, estimés à plus de 160 000 personnes depuis début septembre. Le 8 octobre, une équipe du HCR avec le PAM ainsi que les ONGs Solidarité, NRC, Caritas et Save the Children, avec l'appui de 182 étudiants de l'Université de Goma, a lancé une opération d'enregistrement qui a identifié au moins 30 000 déplacés de guerre dans les cinq sites de Mugunga à 10 kilomètres à l'ouest de Goma. L'opération est en cours et le HCR estime que les chiffres seront encore revus à la hausse.

La population civile du Nord Kivu endure de grandes souffrances avec la reprise des hostilités militaires depuis décembre 2006. Des témoignages font état de pillages, de tueries de civils, de destruction des habitats et de violences sexuelles subies par les populations. Selon le groupe de protection au Nord Kivu, 351 cas de viol ont été rapportés au Nord Kivu pendant le mois de septembre 2007, ce qui représente une augmentation de 60 % par rapport au mois précédent. Parmi les nouveaux déplacés qui arrivent, les survivants des viols sont dirigés vers des organisations spécialisées pour un traitement médical et une assistance psycho sociale.

Le bureau du HCR à Goma, avec une équipe d'urgence comprenant sept membres chargés de la gestion des camps et de la coordination des efforts sur les sites surpeuplés a accueilli des déplacés internes près de Goma. Ces dernières semaines, le HCR et les autorités congolaises ont procédés à la distribution de l'assistance qui est en cours dans le site de déplacés de Bulengo, érigé par le HCR dans la région de Mugunga, dont on bénéficié les déplacés de ce site. L'assistance consiste en distributions de bâches en plastique pour les nouveaux arrivés, ainsi que d'ustensiles de cuisine, de couvertures, de seaux, de savon, de riz, de farine de maïs et de sel. Le gouvernement congolais a fait un don de 10 tonnes de produits d'aide et est en train de fournir des biens supplémentaires. Les autres agences onusiennes humanitaires, particulièrement le PAM et l'UNICEF, ainsi que les ONGs sur place, ont également fourni de l'assistance aux milliers de déplacés dans les sites et dans les familles d'accueil au Nord Kivu.

ACTIVITÉS PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL (PAM)
L'exercice d'identification et d'enregistrement des personnes déplacées dans les camps sur le territoire de Goma (Nord Kivu) étant bien avancé, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) y a démarré les distributions de vivres dès le samedi 13 octobre. Le premier camp desservi est Bulengo où, avec le concours de la Caritas-Goma, 7 800 personnes recensées ont reçu 124 tonnes de vivres, soit un mois de ration pleine. Depuis le mardi 16 octobre, les distributions de vivres sont en cours sur le camp Mugunga I en faveur de 9.450 personnes.
Parallèlement aux personnes déplacées, les rapatriées de la Tanzanie ont également reçu une assistance alimentaire du PAM durant les jours qui viennent de s'écouler. Ainsi, dans le nord du Katanga, les distributions de vivres du PAM ont ciblé 850 personnes. Elles sont arrivées à Kalemie en deux convois, le 11 et 13 octobre. L'accueil au port a été suivi du transfert des rapatriés au camp de transit Mulula de la Caritas, où la distribution de 55 tonnes de vivres, soit trois mois de ration pleine, a eu lieu.
Les rapatriés de la Tanzanie qui retournent dans la province du Sud Kivu sont, pour la plupart, originaires de la Plaine de la Ruzizi. Depuis le mois de mars, un convoi fluvial de 350 à 500 personnes accoste chaque semaine à Baraka, ville portuaire du Sud Kivu. Le convoi le plus récent date du 10 octobre et a ramené 350 personnes, à qui le PAM a distribué 19 tonnes de vivres (rations pleines de trois mois).
Dans la province de l'Equateur, une barge chargée de 200 tonnes de vivres du PAM a quitté Mbandaka depuis le jeudi 11 octobre et navigue en direction de Buburu et Imese. En effet, le retour imminent de 5.250 Congolais réfugiés au Congo voisin a été annoncé par le Haut Commissariat aux Réfugiés. Il faudra environ 10 jours à la barge pour atteindre Buburu et Imese. Les vivres que le PAM expédie seront distribués aux rapatriés dans les centres de transit et leur permettront d'avoir de la nourriture pendant les trois premiers mois de leur réinstallation. De juillet à août 2007, le PAM a apporté une aide alimentaire à plus de 5.000 rapatriés dans la province de l'Equateur.

ACTIVITÉS BUREAU DE COORDINATION DES AFFAIRES HUMANITARES (OCHA)
Les premières conséquences des récents combats dans les territoires de Rutshuru et Masisi sont les déplacements massifs de civils et la réduction de l'accès à des dizaines de milliers de personnes, anciens et nouveaux déplacés, ainsi que des communautés d'accueil. C'est face à ce tableau que se retrouvent les organismes d'aide humanitaire.

Depuis le mois de décembre 2006, environ 70 000 familles, soit presque 350 000 personnes ont été contraintes de se déplacer. Quelque 143 000 civils, environ la moitié de ces personnes, ont du quitter leurs habitations en un mois, de la mi-septembre à la mi-octobre, soit environ 35 750 personnes par semaine ou 5 100 par jour. A ce chiffre, il faut ajouter un nombre imprécis de déplacés, signalés, mais dont la présence n'a pu être confirmée, faute pour les humanitaires de pouvoir accéder à leurs lieux de déplacement. Chaque jour, malgré l'accalmie, des déplacés continuent d'arriver dans les sites ou auprès de familles d'accueil. Les populations préfèrent s'éloigner de manière préventive des zones réelles ou potentielles de combats. Aujourd'hui, on peut affirmer que, chaque habitant des territoires de Masisi et Rutshuru a vécu les conditions de déplacé, au moins une fois dans sa vie.

À travers le Comité Permanent Inter-Agences (CPIA), les organisations humanitaires du Nord-Kivu coordonnent et apportent leur assistance, lorsque l'accès n'est pas compromis, à tous les déplacés, aux familles qui les accueillent et aux communautés dans lesquelles ils vivent, car leur présence affecte profondément leur environnement.

Compte tenu de la réduction de l'accès, un nombre important de vulnérables se trouveraient actuellement privés de toute assistance. Aussi, les acteurs humanitaires craignent-ils l'apparition d'épidémies telles que le choléra ou la rougeole. En dépit de cette accessibilité limitée, les organisations d'urgence ont distribué à Mugunga, Bulengo, Mushake, Kabaya et au sud de Sake, des kits de biens non alimentaires à 20 000 ménages ou 100 000 personnes, soit presque 4 fois plus qu'en août, mois pendant lequel 5 146 ménages avaient été assistés. Le nombre de femmes victimes de violences sexuelles enregistrées au Nord Kivu pour le mois de septembre représente une augmentation de 60 % par rapport au mois précédent.

Depuis le début de l'année, les bailleurs de l'humanitaire ont déboursé pour les crises successives au Nord-Kivu environ 40 millions de dollars pour financer la réponse dans les secteurs de la santé, eau et assainissement, abris et nutrition. En plus de cette contribution, les donateurs ont également financé l'aide alimentaire, dont le PAM a dû tripler les quantités initialement prévues pour la province.
Enfin, nous tenons à rappeler que les humanitaires s'emploient à préserver autant que possible les communautés et les foyers qui les composent en fournissant indistinctement la même assistance aux personnes installées dans les sites ainsi qu'aux populations et déplacés restés dans les villages.

MORT DE TROIS GARDIENS DE PRISONS À BULUO DANS LE KATANGA
La MONUC a appris avec préoccupation la tentative d'évasion de prisonniers à la prison de haute sécurité de Buluo, prés de Likasi à la province de Katanga ce lundi 15 octobre 2007, laquelle a, malheureusement, causé la mort de trois gardiens dont deux policiers et un officier de la police militaire. La MONUC tient à rendre hommage aux officiers morts dans l'exercice de leurs difficiles fonctions et présente ses condoléances à leurs familles et collègues.