verbatim point de presse-19 septembre 07

13 fév 2009

verbatim point de presse-19 septembre 07

Michel Bonnardeaux, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi.

Lors de cette conférence de presse nous élaborerons les points suivants, soit :

Tripartite plus à Kampala
Enquête sur les fosses communes à Rubare
Présence d'enfants dans les groupes armés
Affaire Serge Maheshe
Activités journée internationale de la Paix
Lancement du Plan d'Action National sur les "Femmes, Paix et Sécurité"

Participation du Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et réaction de la MONUC après la rencontre de la Tripartite Burundi- RDC- Rwanda – Ouganda à Kampala.
Du 15 au 17 septembre 2007 dernier, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo, M. William Swing a assisté à titre d'observateur à la réunion de la Commission conjointe Tripartite Plus, Burundi- République démocratique du Congo-Rwanda et Ouganda qui s'est tenue à Kampala.
Au cours de cette réunion, M. William Swing a présenté le travail de la MONUC en République Démocratique du Congo et exprimé une nouvelle fois sa vive préoccupation quant aux groupes armés.
Aussi, la MONUC voudrait féliciter l'engagement exprimé par les ministres du Burundi, de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l'Ouganda de la volonté de leurs Etats respectifs d'éradiquer la menace des forces négatives sur la paix et la sécurité régionale.
La MONUC se félicite également de la détermination et de l'engagement des pays membres de la Tripartite Plus à soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts afin de mettre un terme à la violence et réduire la menace pour la sécurité régionale engendrée par les forces négatives.
Enfin et conformément à son mandat, la MONUC continuera à intensifier ses efforts et ce en collaboration avec les Forces armées de la République du Congo afin de résoudre la question des forces négatives

Briefing militaire
La situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) est restée calme la semaine passée en dépit de quelques incidents isolés. Le premier cycle d'entraînement des brigades intégrées des FARDC à l'est de la RDC s'achèvera le 22 septembre dans les camps de Luberizi, Rwampara et de Nyaleke.

Nord Kivu :
La brigade de la MONUC poursuit son action de protection des zones urbaines et des camps de personnes déplacées. Deux bases mobiles opérationnelles sont actives à Nyamilima et à Kokola.

Le 11 septembre, dans le cadre de leurs patrouilles de contrôle de la zone de Sake, les casques bleus de la MONUC sont intervenus sur la route de Sake à KIMOKA pour éviter une rupture du cessez-le-feu.

Le 14 septembre, la MONUC est intervenue au nord de Kitchanga pour faire respecter le cessez-le-feu entre dissidents Nkundistes et FARDC. Les patrouilles de la MONUC se sont engagées vers Mweso et Katsiru pour assurer la sécurité des populations dans ces localités.

Le 16 septembre 2007, les unités dissidentes de Laurent Nkunda ont évacué une de leurs positions qui dominait la ville de Sake. Ces positions sont passées sous le contrôle de la MONUC lui permettant ainsi d'augmenter le périmètre de sécurité autour de la ville.

Le 16 septembre encore, 12 combattants dissidents se sont rendus à Kalungu et ont été transférés à Goma. Le 14 septembre, trois hommes de Laurent Nkunda auraient été abattus à Muja, et un quatrième à Karuba pour avoir émis l'intention de se rendre au brassage. Au cours de la période du 11 au 14 septembre, 25 dissidents se sont rendu au colonel Yav. Ces hommes ont fui la zone de Kilolirwe et de Kitchanga.

Le 18 septembre, lors d'une réunion de coordination et de sécurité la brigade des Nations unies au Nord Kivu, le Colonel Yav commandant les éléments fidèles au gouvernement de la brigade Charlie a exprimé sa gratitude et sa reconnaissance à la MONUC, pour le soutien dont ses hommes ont bénéficié lors des combats de Katale.

Dans le Masisi, les dissidents manquent de soutien logistique et ont émis l'intention de déserter les rangs des unités de Laurent Nkunda. Dans la zone de Mohetoa et Nyamitaba, Laurent Nkunda aurait recruté 200 mineurs. La MONUC rappelle avec insistance que le recrutement d'enfants est un crime de guerre. Elle condamne fermement les recrutements d'enfants qui se poursuivent au Nord Kivu, tant par le CNDP de Laurent Nkunda que par les autres groupes armés, en particulier les Mayi Mayi et les FDLR.

La MONUC suit avec attention la situation d'une partie des MAYI/MAYI du groupe Pareco associés au colonel Lafontaine qui souhaitent se rendre au brassage et de renoncer ainsi à la voie des armes. La semaine passée 40 personnes sont passées dans le processus de désarmement des groupes armés d'origine étrangère. Parmi eux 9 ex Interahamwe/FDLR, 8 ex soldats RDF, 3 dissidents Nkundistes et 1 combattant Mayi/Mayi. La MONUC réitère son appel au désarmement des groupes armés et réaffirme son intention de faciliter le transit de tous ceux qui souhaitent renoncer à la violence.

En Ituri :
Deux bases mobiles opérationnelles sont actives en Ituri, la première à Boga et la seconde à Dungu.
Un accrochage a eu lieu le 14 septembre entre des miliciens dissidents du Front nationaliste et intégrationniste (FNI) et les FARDC dans la région de la forêt de Lalo, le bilan de cet accrochage est d'un tué du côté des FARDC et de quatre miliciens.

Le 16 septembre 2007, les unités fluviales de la MONUC patrouillant sur le lac Edwards sont intervenues pour sauver 16 citoyens congolais dont l'embarcation avait perdu ses moyens de propulsions et qui étaient pris dans le gros temps. L'action simultanée de trois patrouilles de l'unité de la MONUC a permis de sauver 12 adultes et 4 enfants en moins de trente minutes. Les rescapés ont été débarqués à Kassenyi où ils ont été pris en compte par l'unité médicale de la MONUC.

Le bilan de la phase trois du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion en Ituri s'établit actuellement à 1344 miliciens. Ce chiffre représente 38% des 3505 inscrits sur les listes fournis par les leaders des groupes armés du district. Enfin, 86 enfants ont pu être séparés des miliciens ainsi que 163 femmes au cours de ce processus.

Sud Kivu :
La brigade de la Monuc au Sud Kivu déploie un total de six bases mobiles opérationnelles dans cette région, elles sont implantées à Minova, Bunyakiri, Minembwe, Chindubi, Kalongo et Nabishaka.

Des accrochages se poursuivent dans la zone des hauts plateaux, le bataillon spécial des FARDC a ainsi pris à partie les dissidents Banayamulenge du major Rukunda qui se déplaçaient sur l'axe Kashaola/ Mugogo le 14 septembre 2007. les combats se sont poursuivis dans la région de Nayamara à 10 km de Kamombo. Le bilan de ces combats est de 8 soldats des FARDC dont 3 officiers blessés, du coté des dissidents le bilan est de 5 morts et 9 blessés.

Le capitaine Yakutumba a renoncé à la voie des armes et s'est rendu à Kinshasa le 15 septembre 2007. la MONUC se félicite de voir un nouveau chef de groupe armé choisir de rejoindre le processus de brassage et de désarmement pour ses hommes.

Le 13 septembre 2007, une réunion de coordination de sécurité a eu lieu en vue d'étendre le dispositif militaire de la MONUC dans la région de Minova afin d'améliorer la coordination de son action avec les FARDC et de permettre l'accès de cette région aux humanitaires.

Enfin, 80 hommes des colonel Nfugu et du général Dunia se sont rendus au brassage le 12 septembre.
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Michel Bonnardeaux, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Découverte des fosses communes
Le 10 septembre 2007, la Division des Droits de l'Homme a pu vérifier les allégations relatives à l'existence de fosses communes dans le camp de l'ancien Etat-Major du 2ème Bataillon de la Brigade Bravo (pro-Nkunda) situé à Rubare dans le territoire de Rutshuru à 65 km au nord de Goma après le retrait de ces troupes le 2 septembre 2007. L'équipe d'enquête a pu constater l'existence de trois fosses communes dans cette zone. Selon des sources locales, avant le retrait du 2ème Bataillon une semaine plus tôt, trente civils auraient été détenus dans ce camp, dont trois auraient réussi à s'enfuir.

Le 11 septembre 2007, la Division des Droits de l'Homme a officiellement informé l'Auditeur Militaire Supérieur et l'Auditeur Militaire de Garnison de l'existence de ces trois fosses communes. La DDH leur a remis des photos prises sur place, ainsi que des informations détaillées sur leur localisation et dimension. Le 18 septembre 2007, une équipe mixte composée de la DDH et de l'Auditorat Militaire s'est rendue à Rubare pour y mener une enquête préliminaire et a constaté la présence d'au moins 9 cadavres visibles.

Il est important de rappeler que l'enquête conjointe de la MONUC et de l'Auditorat militaire Général sur le massacre de Buramba commis les 9 et 10 mars 2007 a conclu que les militaires du 2ème Bataillon de la Brigade Bravo étaient responsables de ce massacre d'au moins 15 civils. Par ailleurs, la DDH a reçu d'autres allégations selon lesquelles ces militaires auraient, à plusieurs reprises, procédé à des exécutions arbitraires de prisonniers avant de se retirer de leurs positions militaires. La vérification de ces allégations est en cours.

Recrutement des enfants soldats
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la résolution 1612, le rapport annuel sur la RDC présenté au conseil de Sécurité des Nations Unies rapporte que plusieurs enfants sont retenus par leurs commandants et menacés s'ils déclarent leur âge véritable lors des programmes de démobilisation. Lors des tentatives de mixages, on a pu estimer que plusieurs centaines d'enfants sont encore présents dans les différents groupes armés actifs au Nord Kivu.

La MONUC rappelle aux parents, que la place des enfants n'est pas dans l'armée et que leur présence au sein de la famille, permettra une meilleure protection malgré les conditions socio économiques souvent difficiles.
Les partenaires de la protection de l'enfance oeuvrant dans les provinces de l'Est rapportent aussi que des enfants qui fuient les groupes armés sont souvent arrêtés par les FARDC. La MONUC rappelle que la justice militaire n'a pas autorité sue les mineurs et que les enfants ayant joint des groupes armés ne peuvent en aucun cas être accusés d'insurrection ou de désertion.

Encore une fois la MONUC a reçu des informations vérifiées attestant du recrutement d'enfants par différents groupes armés notamment les forces dissidentes de Laurent Nkunda. La MONUC rappelle encore une fois que la présence d'enfants au sein des groupes armés constituent un crime de guerre et un crime contre l'humanité. Par conséquent, elle exhorte les différents groupes armés à relâcher les mineurs au sein de leurs troupes et à cesser dans le même temps et sans délais leur recrutement.

Journalistes interceptés par la 8ème région militaire
Au Nord Kivu, Les vendredi 14 et samedi 15 septembre 2007, plusieurs représentants de media internationaux, y compris des correspondants congolais, ont été interceptés à Sake, alors qu'ils revenaient de reportages dans le Masisi, par les forces de l'ordre congolaises et conduits à Goma pour interrogatoire au service des renseignements militaires de la 8 e Région militaire. L'équipement et les enregistrements de certains d'entre eux ont été saisis pendant 24 heures. La MONUC tient à rappeler que de telles entraves au libre exercice du métier de journaliste sont contraires à la Loi congolaise.

Affaire Serge Maheshe
En conformité avec son mandat, la MONUC continue de suivre la procédure judiciaire relative à l'assassinat de Serge Maheshe, Secrétaire de rédaction de Radio Okapi, survenu le 13 juin 2007 à Bukavu. Dans ce cadre, un élément nouveau vient d'être porté à la connaissance de la MONUC. Il s'agit d'une lettre adressée au Président de la Cour Militaire du Sud Kivu par deux des quatre civils condamnés à mort par le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu. Cette lettre contient une rétractation des accusations portées contre les deux témoins oculaires de l'assassinat, également condamnés à mort par le Tribunal. Cette lettre contient également de graves allégations à l'encontre de deux magistrats de l'Auditorat du Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu qui les auraient poussés à proférer ces accusations.

La MONUC a transmis une copie de cette lettre aux plus hautes autorités de la justice militaire, à savoir le Premier Président de la Haute Cour Militaire et l'Auditeur Militaire Général afin de leur demander de procéder à une enquête indépendante et impartiale sur ces allégations dans les plus brefs délais de manière à ce que des mesures appropriées soient prises sur les plans judiciaires et disciplinaires. Ces faits nouveaux pourraient en effet conduire à revoir au plus vite la situation judiciaire des condamnés soit à travers la révision du procès – qui peut être demandée selon l'article 310 du code judiciaire militaire lorsqu'un fait nouveau susceptible d'établir l'innocence d'un condamné intervient après une condamnation - , soit en veillant à ce que la saisine de la Cour Militaire du Sud Kivu et la conduite du procès en appel se fassent dans de brefs délais.

La MONUC recommande à nouveau que toutes les garanties d'un procès juste et équitable soient respectées et que tous les éléments de preuve soient exploités. Elle réaffirme sa disponibilité à fournir aux autorités judiciaire l'assistance technique et logistique nécessaire, dans le cadre de son mandat et de ses capacités opérationnelles et dans le strict respect de l'indépendance de la justice.

Journée internationale de la paix
A l'occasion de la célébration le 21 septembre prochain de la journée internationale de la paix, le Représentent spécial du secrétaire général des Nations en RDC, M. William Swing participera à une vidéo conférence avec le Secrétaire de l'Onu en compagnie de 20 jeunes de la RDC, du Liban et d'Haïti. Ce 21 septembre sera l'occasion pour les Nations unies de dresser le bilan des efforts qu'elles mènent afin de promouvoir la paix et le bien être pour les peuples du monde entier.

Lancement officiel du processus d'élaboration du Plan d'Action National sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies "Femmes, Paix et Sécurité"avec l'appui de la MONUC.
Pour terminer et avant notre traditionnelle séance des questions réponses, retenez que le Ministère de la Condition féminine de la RDC lance officiellement ce 19 septembre 2007, avec l'appui du Bureau Genre de la MONUC, le processus de formulation du Plan d'Action National sur la Résolution 1325 des Nations Unies « Femmes, Paix et Sécurité ».
La résolution 1325 du Conseil de sécurité a été adoptée le 31 octobre 2000 à l'unanimité. Il s'agit de la toute première résolution adoptée par le Conseil de Sécurité qui étudie spécifiquement l'impact de la guerre et des conflits sur les femmes, ainsi que les initiatives et contributions féminines à la résolution de conflits et à l'édification d'une paix durable.
Avant le lancement du processus de formulation du Plan d'Action National sur la Résolution 1325 des Nations Unies « Femmes, Paix et Sécurité », le Bureau Genre de la MONUC a organisé une formation de deux jours en faveur des cadres du Ministère de la Condition féminine. Cette formation offrant un outil supplémentaire pour commencer le processus d'élaboration du plan d'Action National.