Verbatim point de presse- 27 septembre 2006

13 fév 2009

Verbatim point de presse- 27 septembre 2006

Le point de presse hebdomadaire de ce mercredi 27 septembre 2006 a été animé par Jean-Tobie Okala, Porte-parole adjoint de la Mission et le Lieutenant-colonel Stéphane Lescoffit [Porte-parole militaire].
Bonjour à tous et à toutes, et merci d'être fidèles à ce rendez-vous hebdomadaire d'information et d'échanges avec la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi ainsi qu'à ceux des radios partenaires qui relaient ce programme à travers le pays.

Deux points seront abordés au cours de cette conférence de presse :

- La situation sécuritaire du pays d'abord
- Le processus électoral ensuite et

Pour ce qui est de la situation sécuritaire, sachez qu'au cours des sept derniers jours, la situation générale est restée stable sur l'ensemble du territoire national, aucun événement majeur n'est venu remettre en cause la sécurité du pays.
Au niveau de Kinshasa, la MONUC a enregistré, avec satisfaction, la signature le 23 septembre dernier de l'Acte d'Engagement entre les états-majors politiques de Messieurs Kabila et Bemba pour une « ville sans armes ». Le point sur les activités militaires de la Mission et la situation sécuritaire du pays avec vous, Lieutenant-colonel Lescoffit :

La situation sécuritaire dans l'ensemble de la République Démocratique du Congo a été calme et paisible, avec des mesures proactives de la part de la Brigade du Nord Kivu, et une attention particulière pour la ville province de Kinshasa.

En Ituri tout d'abord. Des échanges de tirs ont eu lieu entre les miliciens du MRC et du FNI dans la région de JIBA et PETRO. La MONUC a envoyé des patrouilles pour « enquêter » sur ces événements. Une MOB a été établie à KAKOTO, dans le but de conduire des patrouilles de contrôle, de maintenir la paix, de restreindre les mouvements des milices dans cette zone ainsi que de soutenir les FARDC.

De même, une Base Mobile Opérationnelle (MOB) a été déployée à SAYO, l'objectif est de sensibiliser la population et les notables locaux à participer à une campagne du second des élections présidentielles paisible et coopérative.
Rappelons qu'un total de 4849 miliciens s'est rendu depuis le 1er juin de cette année. Le chapitre VII a permis, pour le seul district de l'Ituri, de désarmer prés de 20.000 miliciens et de récupérer 10.000 armes de guerre depuis sa mise en œuvre.

Au nord Kivu :
L'opération NORTH NETTLE, qui consiste en une MOB à BAMBO, a pour but de renforcer la situation sécuritaire dans cette zone. La MONUC porte une attention particulière à la volonté des Mayi-Mayi dans la région de VITSHUMBI de vouloir rejoindre la prochaine phase de brassage.

Le 20 septembre le Major Faustin de la 83eme Brigade a personnellement remis au commandant la 8eme Région militaire les deux soldats de la 9eme Brigade Intégrée capturés il y a 2 semaines dans le territoire de Rutshuru.
Le 25 Septembre, la Police Nationale Congolaise et la 11eme Brigade intégrée ont arrêté trois pilleurs dans le quartier de Ndosho à Goma. L'un d'entre eux est un déserteur des FARDC qui semble impliqué dans la mort d'un soldat indien en 2005.

Au Sud Kivu :
Le Colonel Shulungu, Commandant le camp de Brassage de LUBERIZI a déclaré que des équipes se déplaceraient auprès des unités non encore brassées afin de les enregistrer.
L'opération South Salvage, une MOB à IHEMBE, a été établie en coordination avec les FARDC. Cette opération a pour but de renforcer la sécurité dans la zone. Le 25 Septembre, les troupes de la MONUC de cette MOB ont organisé un séminaire portent sur le second tour des élections, entre autre, les notables de la zone, les chefs de collectivités y ont participé.

Au Katanga :
Le 19 septembre, une réunion a eu lieu à NYUNZU, afin de proposer plusieurs options de redditions aux Mayi-Mayi. La finalité de cette rencontre est de permettre aux Mayi-Mayi de déposer les armes, et d'obtenir des certificats de désarmement.
Enfin concernant Kinshasa.
Je voudrais rappeler et expliquer « l'acte d'engagement pour une ville province de Kinshasa », adoptée conjointement, le 23 septembre 2006, par le Président de la République Joseph Kabila et le Vice-président Jean-Pierre Bemba.
Dans cet acte, il est précisé que seul le personnel militaire et policier ayant une mission officielle, comme la protection des bâtiments officiels, la protection de certaines personnalités ou des escortes, ont le droit de circuler avec des armes dans la ville de Kinshasa.

Cette mesure individuelle a été décidée entre les deux parties afin de réduire les risques d'affrontements armés dans la ville de Kinshasa et de rétablir un climat de confiance à l'approche du deuxième tour de l'élection présidentielle La vérification du respect de cette mesure sera effectuée par des patrouilles de vérification « Kinshasa sans armes » (Police Nationale Congolaise, Police militaire des FARDC, MONUC, le cas échéant de l'EUFOR) qui patrouillera régulièrement dans la ville.

D'autre part, des détachements permanents de personnel militaire de la MONUC auprès des unités de Commandement Défense Ville de Kinshasa (la Garde Républicaine et autres forces de l'ordre) et les éléments de sécurité du Vice-président Bemba vont être mises en place, à titre de liaison, de contrôle et de conseil.

Enfin, dans le cadre des mesures de confiance telle que prévue par l'acte d'engagement, une commission permanente, composée des FARDC (l'EM Défense Ville de Kinshasa, de la Garde Républicaine et de la Sécurité du Vice-président Bemba), de la Police Nationale Congolaise, de l'EUPOL, de la MONUC et le cas échéant de l'EUFOR, sera mise en place pour vérifier toute violation de cet engagement soulevée par l'une des parties, pour apaiser les tensions et dissiper les rumeurs. Elle sera assistée d'équipes de vérification conjointes.

Ainsi les deux parties se sont engagées en acceptant la présence de la MONUC dans les cantonnements de leurs forces pour éviter toutes actions incontrôlées, de même elles acceptent que des patrouilles contribuent à diminuer la circulation d'armes en ville. Sont visés par ses mesures les militaires mais aussi ceux indûment armés en ville.

Processus électoral à présent, la MONUC salue l'installation de la nouvelle Assemblée Nationale de la RD Congo intervenue le vendredi 22 septembre 2006. Celle-ci est historique pour deux principales raisons : jour historique pour le pays ; non pas parce que c'était au lendemain de la Journée internationale de la Paix célébrée la veille, mais parce que c'était le jour de l'installation du premier parlement démocratiquement élu du Congo depuis 1965 ! Couronnement historique des efforts consentis par les Congolais depuis bientôt deux décennies, cette installation du parlement est aussi le premier jalon de la Troisième République. Le peuple a pu ainsi voir le fruit de son vote du 30 juillet 2006, la MONUC ne peut que s'en féliciter.

Nous félicitons également tous les députés élus par le peuple. Nous voulons saisir cette occasion pour souligner l'importance et l'obligation que ces députés ont de voter les lois tant dans les domaines politique, économique que social pour résoudre les problèmes de la population. La MONUC voudrait rassurer les Congolais qu'elle restera aux côtés de la RDC pendant la période électorale et post-électorale.

La MONUC voudrait cependant rappeler à tous, le chemin qui nous sépare encore de la fin de la transition. Le 30 juillet et le 22 septembre n'en étaient que deux étapes d'un long processus, dont les prochaines ont pour nom le deuxième tour de la présidentielle - dans presque un mois, les Provinciales ou encore la formation d'un nouveau gouvernement.

Une fois de plus, la MONUC demande à la population de continuer à garder son calme pendant toute cette période, de dire NON à la violence, aux appels à la haine et à la xénophobie et de ne pas répondre à la provocation. Il y a des ennemis de la paix, qui pour toutes sortes de raisons, vont encore tenter de perturber le processus et malmener cette paix si chèrement acquise par les Congolais. Que ceux-là sachent qu'ils en seront tenus pour responsables.

C'est en tous les cas un des messages du président du Conseil de sécurité dans sa Déclaration sur la RDC du 22 septembre dernier : le Conseil de sécurité engage « tous les partis politiques, et en particulier le Président Kabila et le Vice-président Bemba, à réaffirmer leur engagement en faveur du processus de paix ». Le Conseil de sécurité rappelle qu'à l'issue des élections, tous les partis politiques devront se comporter de manière responsable dans le cadre d'institutions démocratiques.

Le Conseil de sécurité s'est aussi dit prêt à envisager des mesures à l'encontre des personnes et entités qui continueraient de menacer la tenue d'élections libres et justes, en particulier par le biais de « medias de la haine », en incitant ou en recourant à la violence pour empêcher la tenue des élections, contester les résultats ou ébranler le processus de paix.

A ce sujet, alors que nous saluons les efforts faits par les uns et les autres pour que le processus électoral se déroule dans le calme, la MONUC condamne fermement le comportement de certains participants à la réunion politique de l'Union pour la Nation du samedi 23 septembre dernier à la FIKIN qui ont délibérément agressé des journalistes de l'Agence France Presse venus couvrir la manifestation. De tels actes sont condamnables, la presse reste un acteur clé du processus de transition en RDC, la MONUC rappelle aux autorités et hommes politiques congolais qu'ils ont le devoir de faire respecter les droits des journalistes, quels qu'ils soient, afin de leur permettre d'exercer leur métier en toute sécurité.

Toujours en rapport avec les droits humains, la MONUC est vivement préoccupée par les arrestations, le 21 septembre 2006, de plus de 800 personnes, incluant 181 enfants de la rue, communément appelées « shégués » par la Police nationale congolaise. Ces personnes ont été amenées à l'Inspection provinciale de Kinshasa (IPK) où elles ont été détenues irrégulièrement. Après plusieurs interventions des organisations de protection de l'Enfant, tous les enfants ont finalement pu être ramenés dans des centres où ils seront pris en charge jusqu'à leur éventuelle réunion de famille. La justification légale de ces arrestations en masse n'a pas encore été communiquée à la MONUC par les autorités de la police. La MONUC demande aux autorités compétentes de s'assurer qu'il n'y ait pas d'arrestations arbitraires et que les droits des personnes arrêtées, ainsi que toutes les autres règles de procédures, soient respectées.

Pour revenir au processus électoral proprement dit, il avance sûrement, il ira jusqu'à son terme, conformément à la volonté des Congolais.

La MONUC salue à ce sujet la signature de l'Acte d'Engagement par les états-majors politiques des deux candidats au second tour de la présidentielle pour « Une Ville sans Armes » du samedi 23 septembre dernier. Cela prouve que les deux parties font des efforts dans l'intérêt général des Congolais, qui est que la prochaine campagne électorale et surtout la période post-électorale se déroulent sans violence.

Sur le plan des opérations électorales proprement dites, signalons que plus de 100% des kits électoraux sont en RDC, un peu plus de 70% des bulletins de vote pour les Provinciales également. Les accréditations pour l'observation électorale par les observateurs nationaux et internationaux, les témoins des partis politiques et les journalistes sont ouvertes depuis samedi dernier ; la formation des formateurs des agents électoraux a débuté dimanche 24 septembre au Centre Nganda à Kinshasa et ce, pour quatre jours.

Sachez aussi que le Représentant spécial adjoint, Coordonnateur humanitaire du système des Nations Unies pour la RDC, est en Afrique du Sud depuis le début de cette semaine, sur invitation de la Commission Electorale d'Afrique du Sud. Monsieur Ross Mountain participe depuis hier à Johannesburg à une session d'évaluation entre les membres des bureaux des deux Commissions Electorales Indépendantes sur l'appui de la partie Sud-africaine au processus électoral en RDC. Cette session d'évaluation est destinée à faire un état des lieux sur le déroulement des opérations électorales en RDC en vue de mieux préparer le second tour de la présidentielle et les élections provinciales.

L'apport de l'Afrique du Sud la à l'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes en RDC demeure remarquable, la MONUC tient, une fois de plus, à remercier la République sud-africaine pour son soutien tant matériel que financier au processus électoral en RDC. Pour rappel, l'Afrique du Sud a contribué de façon significative à la formation des logisticiens congolais, la formation sur la sécurisation du processus électoral, au financement, impression et transport des bulletins de vote de la RSA vers la RDC et à l'envoi des experts Sud-africains (environ 150) en vue d'assister les Congolais dans les Centre Locaux de Compilation des Résultats et au Centre National de Compilation des Résultats.

Toujours en rapport avec les élections, retenez que la MONUC, le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme, en collaboration avec la Haute Autorité des Médias, ont pris l'initiative d'organiser, le vendredi 29 septembre prochain, un Forum d'information et de sensibilisation à l'intention des décideurs des médias, portant sur « la responsabilité des médias face aux prochaines échéances électorales ».

L'objectif recherché est de faire jouer pleinement leur rôle par les médias pour des échéances électorales apaisées. Le Forum visera ainsi, entre autres, à tirer les leçons du rôle des medias lors de la première campagne électorale ; il examinera aussi les mesures et actions à mettre en œuvre pouvant contribuer à améliorer le respect du pluralisme dans les médias, à prévenir voire sanctionner les infractions en matière des médias ou encore à empêcher la désinformation.

Enfin, pour ce qui est de l'agenda du Représentant spécial, sachez que Monsieur Swing a quitté la RD C samedi 23 septembre pour New York pour des réunions aussi bien avec le Conseil de sécurité des Nations Unies qu'avec des membres du Congrès américain ou des responsables du Département d'Etat américain chargés des affaires africaines.

* Nous allons maintenant passer aux questions. Première question :

C'est ici que prend fin ce point de presse, merci à tous de nous avoir suivi, nous vous donnons rendez-vous à la semaine prochaine.