Verbatim point de presse MONUC du mercredi 11 juillet 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse MONUC du mercredi 11 juillet 2007

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la République démocratique du Congo(RDC) et le monde entier grâce à l'Internet.
Depuis notre rencontre de la semaine dernière, la situation générale en RDC est restée calme ; à l'exception de quelques incidents, aucun événement majeur n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité du pays.

Condamnation par le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies en RD Congo du meurtre du secrétaire provincial du RCD à Goma.
La MONUC condamne avec la plus grande fermeté l'assassinat de Monsieur Floribert Bwana Chuy Bin Kositi, Secrétaire provincial du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), juriste, et agent de l'Etat à l'Office de Contrôle Congolais (OCC) au Nord Kivu, dont le corps a été retrouvé sans vie, le lundi 9 juillet, à Goma, chef-lieu de la Province du Nord Kivu, dans l'est de la RDC. La victime, selon les informations dont dispose la MONUC, aurait été battue à mort. Les motifs de ce meurtre demeurent jusqu'à ce jour inconnu. La justice congolaise a lancé une enquête et l'équipe des Droits de l'Homme de la MONUC tente elle aussi d'en savoir plus sur cet assassinat dont on ne sait s'il était motivé par les activités politiques de la victime ou par ses activités professionnelles en tant que chef d'une unité de l'Office de Contrôle congolais (OCC) au Nord Kivu. Ce crime odieux, qui intervient au moment où des efforts sont menés pour ramener une paix durable dans le Nord Kivu, ne peut qu'accroître l'insécurité et exacerber davantage l'instabilité dans cette partie de la République démocratique du Congo. La MONUC enjoint les services compétents congolais à tout mettre en œuvre pour que les auteurs de ce lâche assassinat, que rien ne saurait justifier, soit retrouvés et déférés devant la justice. La MONUC présente ses sincères condoléances à la famille de Monsieur Floribert Bwana Chuy Bin Kositi et s'associe pleinement au deuil qui frappe la province du Nord Kivu. Ce meurtre s'ajoute à d'autres assassinats récents de personnalités et fonctionnaires du Nord Kivu, dont celui, le 6 juillet dernier, d'un homme d'affaires de Butembo, tué en plein jour chez lui par des hommes en armes, ainsi que celui, il y a quelques semaines, du Chef de l'Agence nationale de renseignement (ANR) de Béni.

La MONUC demeure par ailleurs fortement préoccupée du sort du Président du Parti National Mayi (PANAM), Célestin Kambale Milonga, arrêté à sa résidence, à Goma, le 24 juin dernier, par des éléments de la 8ème Région Militaire et dont on est sans nouvelles jusqu'à ce jour. Elle lance un appel urgent aux autorités militaires pour qu'elles respectent les procédures judiciaires existantes s'agissant de la détention des personnes.

Les populations du Nord Kivu ont le légitime sentiment d'une insécurité grandissante. En effet, les rapports de violations graves de droits de l'homme, de harcèlements, pillages et autres exactions, tels que des déplacements forcés de civils (à Kisharo, Buramba, Kisheguru, Katwiguru dans le Rutshuru, et à Ngungu dans le Masisi commises dans leur grande majorité par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les forces de sécurité congolaises, les Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC) et d'autres groupes armés irréguliers, qui parviennent à la section des droits de l'homme et aux autres composantes civiles et militaires de la MONUC sont en augmentation ces dernières semaines. Il faut que cessent les actes de violence, aveugle ou ciblée, qui affectent depuis trop longtemps cette partie du pays et qu'il soit mis fin à l'impunité qui rend de tels actes possibles.

Comme à l'accoutumée, je laisse la parole au commandant Gabriel de Brosses, qui va passer en revue pour nous les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.
Depuis la semaine passée, la situation sécuritaire en République démocratique du Congo a été relativement calme.

En Ituri : Les activités de la Brigade de la MONUC en Ituri se sont organisées autour de la mise en place de bases mobiles opérationnelles dans les zones d'Idoho, Jiba et Bohuma et Boga. Parallèlement, des points de contrôle mobiles en véhicules ont été menés, de jour comme de nuit, sur les axes routiers et les pistes du district. La situation sécuritaire dans cette région continue donc de s'améliorer progressivement.

Sud Kivu : La brigade la MONUC au Sud Kivu a conservé un rythme d'activité élevé la semaine passée. Une base mobile opérationnelle (MOB) a été maintenue dans la zone Nyamerhege, les patrouilles mobiles de la MONUC ont mené des opérations de contrôle des marchés pour lutter contre le racket visant les commerçants.

Deux opérations sont en cours sur les axes Bunyakiri-Bitale et Bunyakiri-Hombo pour assurer la libre circulation des biens et des personnes et la protection des populations. Une opération conjointe de la même nature a été menée avec les FARDC et la police nationale Congolaise (PNC) le long de l'axe Kalehe-Minova.

La zone de la forêt de Mugaba et de Nindja est toujours ratissée par les unités des FARDC appuyées par la MONUC afin d'y assurer la sécurité de la population.

Après un accrochage entre groupes rebelles dissidents du capitaine Yakutumba et du colonel Bisogo survenu dans la région de Minembwe, le premier groupe a perdu 3 hommes et le second 6. Suite à cet incident, le capitaine a reçu l'injonction de se rendre, dans les quatre jours, au camp de brassage de Luberizi.

Nord Kivu : La situation au Nord Kivu est restée tendue mais sous contrôle sur le plan militaire la semaine passée. Les principaux incidents qui s'y sont déroulés ont opposé d'une part des groupes rivaux Mayi-Mayi des colonels Jackson et La Fontaine entre eux et d'autre part les FDLR et les unités des brigades mixées.

Les unités de la MONUC ont activées des MOB dans les zones de Rwindi, Nyamilima, Mirangi, Nyanzale et Muhangi. Une base mobile héliportée a été activée du 4 au 9 juillet à Ngungu.

Le 8 juillet, la brigade indienne a dépêché une expédition de secours sur le volcan Nyragongo pour y mener, dans des conditions difficiles, la récupération et l'évacuation du corps d'une touriste chinoise qui avait fait une chute mortelle le long des falaises du cratère.

Dans la nuit du 8 juillet, les Forces de libération démocratiques du Rwanda (FDLR) ont attaqué le village de Kishero et, après avoir mis le feu à un poste des FARDC et s'être emparé du poste de la Police nationale Congolaise, pillé le village.

Dans le cadre du programme Désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion, réhabilitation (DDRRR), 26 combattants étrangers ont été démobilisés et rapatriés la semaine passée vers le Rwanda.

Programme d'entraînement des FARDC : Depuis le 2 juillet, les 21ème, 31ème et 132ème bataillons des FARDC ont rejoint respectivement les camps de Nyaleke, Rwampara et Luberizi. Au total ce sont 2158 personnels qui suivent cet entraînement. Les instructeurs de la MONUC tiennent à souligner le remarquable état d'esprit de ces soldats et officiers. Le Bureau du porte-parole et des relations avec les médias organisera des voyages de presse pour permettre aux médias de rendre compte de cette phase importante du mandat de la composante militaire de la MONUC.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Affaires civiles
La section des Affaires Civiles de la MONUC-Goma a participé, le 10 juillet 2007 à une réunion extraordinaire avec les acteurs humanitaires (OCHA, le Programme alimentaire Mondiale (PAM), ONG Solidarités) afin de discuter de la coordination de l'assistance aux populations civiles de Kisharu (105 Kms au nord de Goma). Se basant sur les différentes missions d'évaluation qui ont déjà eu lieu dans la zone, la protection des populations a été identifiée comme objectif prioritaire. Des rapports informels annoncent que la population aurait déjà commencé à fuir Rutshuru/Kiwanja et Nyamilima, suite à l'attaque perpétrée le 8 juillet par des groupes armés non identifiés.

Il a donc été recommandé que la MONUC mette en place une protection militaire pour la population qui permettrait ainsi aux humanitaires d'évaluer la situation. Ceux-ci pourront alors vérifier si la fourniture d'assistance ne risque pas d'engendrer des risques d'attaques supplémentaires et des distributions de nourriture et produits de base pourraient ensuite être organisés.

La Section des Affaires Civiles a étudié, avec le commandant de la Brigade du Nord Kivu, la possibilité d'un déploiement militaire à Kisharu pendant au moins trois semaines après le retour des déplacés dans la zone. La décision a été prise et les modalités de son application sont à maintenant à l'étude. Le commandant a, par ailleurs, encouragé de tels échanges réguliers avec la communauté humanitaire afin de garantir une coordination et une coopération maximales.

OCHA
La situation des familles congolaises expulsées d'Angola au Kasaï Occidental et au Katanga inquiète la communauté humanitaire. Les estimations du nombre de personnes expulsées varient entre 10000 et 23000 pour les deux provinces. Au Katanga, c'est dans le territoire de Kapanga, dans le district de Lualaba que les expulsés ont trouvé refuge.

Ces personnes expulsées sont accueillies dans leurs familles respectives pour celles qui en ont sur place au chef-lieu du territoire de Kapanga, tandis que d'autres sont accueillies dans des familles d'accueil et qu'un bon nombre serait sans abris. Elles arrivent en grande partie à pied et démunies de tout effet de première nécessité. Selon les autorités locales, ces congolais ont été expulsés officiellement pour séjour illégal en territoire angolais.

La réponse humanitaire qui se profile, en collaboration étroite avec les autorités provinciales et locales, consistera en la mise place d'une cellule de centralisation de l'information sur la situation pour la répercuter sur son réseau, cellule composée de OCHA, de l'UNHCR et de la MONUC. En outre une mission d'évaluation sera menée sur le terrain pour analyser la situation, identifier les besoins prioritaires, et évaluer les capacités locales de réponse sur place et identifier les manques.

La communauté humanitaire encourage les gouvernements de la RDC et de l'Angola à discuter de ce sujet et trouver une solution durable à un problème qui affecte régulièrement les populations en question. La protection des familles expulsées doit être au coeur de ces discussions et les agences concernées des Nations Unies sont engagées dans un plaidoyer concerté auprès des gouvernements des deux pays.

Activités section de la protection de l'enfance de la MONUC
Dans le cadre de la campagne qu'elle mène conjointement avec la Police Nationale Congolaise en marge de la célébration de la Journée de l'Enfant Africain, la section de la protection de l'enfance de la MONUC a organisé une activité de relations communautaires le 9 juillet 2007 au camp Lufungula de la PNC. Celle ci a permis d'instruire l'inspecteur provincial sur les attentes quant au comportement de la police dans la protection des droits de l'enfant.

Programme alimentaire Mondial (PAM)
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies en RDC n'a pu apporter depuis trois mois, la nourriture nécessaire pour renforcer le traitement médical de 800 enfants mal nourris sur l'axe Masisi-Nyabiondo dans la province du Nord Kivu. L'axe étant totalement dégradé, plusieurs camions sont embourbés, bloquant complètement le passage sur environ onze kilomètres au niveau de Luashi. Le PAM craint une détérioration rapide de l'état nutritionnel de ces enfants.

Par ailleurs, toujours dans le territoire de Masisi, les enquêtes nutritionnelles réalisées par l'ONG 8ème CEPAC (Communauté des église pentecôtistes en Afrique centrale) ont révélé des taux alarmants de malnutrition aiguë globale de 14,6% et de mortalité chez les moins de cinq ans de 4,81 décès pour 10000 personnes par jour. Selon les enquêteurs, ces taux élevés sont le résultat direct de l'insécurité qui sévit dans la région depuis des mois à cause des activités des milices. Les populations n'osent plus aller dans leurs champs, ni aux centres de santé les plus proches. Pour l'instant, le PAM apporte les vivres nécessaires au traitement thérapeutique et supplémentaire de 300 enfants mal nourris et leurs familles à Mweso, par le biais à travers de la 8ème CEPAC.

D'autre part, durant la semaine du 25 juin au 1er juillet, les personnes mal nourries et déplacées ont été les principales bénéficiaires de l'assistance alimentaire du PAM. Un total de 1233 tonnes a quitté les entrepôts du PAM pour nourrir plus de 121100 personnes vulnérables dans les provinces du Nord et Sud Kivu, du Katanga et le district de l'Ituri.

Cependant, certaines zones où se sont retranchées les personnes ciblées sont restées inaccessibles. Il s'agit notamment des axes Goma-Rutshuru-Beni et Kiwanja-Ishasa où, selon les divers rapports reçus, des confrontations entre les nombreuses factions armées ont continué à semer l'insécurité.

Activités du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (COPIREP) :
Agissant au nom du gouvernement par l'intermédiaire du Ministre du Portefeuille Madame Mabunda, le COPIREP a publié un communiqué largement diffusé, concernant les critères objectifs qui devront présider au choix des futurs mandataires des entités économiques publiques tels que compétences et technicité. Bien évidemment, cette décision pose naturellement un problème car elle contrarie les ambitions de beaucoup de personnes aspirant à être nommées.

La ministre du Portefeuille, Madame Mabunda a dit qu'il fallait mettre fin au désordre et au népotisme dans les entreprises publiques et qu'elle voulait une utilisation rationnelle des ressources humaines pour le développement du pays.

La MONUC ne peut que se féliciter de l'approche de Madame Mabunda et soutenir une démarche visant à privilégier les critères de compétence, d'expérience et d'expertise dans le choix des dirigeants d'entreprises publiques.